Insécurité Sociale

Non, ce n’est pas le titre du dernier film d’épouvante projeté sur nos écrans. Mais le simple reflet de la situation très tendue dans laquelle se trouvent nos deux piliers sociaux : le CHIS et la Caisse de Pensions.

Si les deux sont aujourd’hui en déficit, ce n’est pourtant pas faute d’avoir tirer la sonnette d’alarme à temps. Depuis plusieurs années, les Etats Membres sont priés de prendre des décisions. Mais, à l’exception de quelques mesurettes, ils repoussent sans cesse le moment de faire face réellement à leurs obligations.

Rappelons ici que le CERN est notre employeur, mais il agit aussi comme notre Etat. En entrant au service de l’Organisation nous abandonnons tous nos systèmes nationaux. C’est donc le Conseil du CERN qui décide souverainement du niveau de nos salaires comme celui de notre protection sociale. Pour cette dernière, le fait que le partage des contributions soit fixé à hauteur de 1/3 pour le personnel et 2/3 pour l’Organisation n’est certainement pas étranger aux atermoiements du Conseil…

Cette situation d’attente pourrait bien ne pas durer. Car cette année se conclura la Révision quinquennale de nos conditions d’emploi, dont les effets porteront sur les années 2011-2015. Et, à entendre la rumeur, les Etats Membres serait désireux cette fois d’agir. Mais attention au réveil en sursaut !

Attention, car les nouvelles de l’extérieur sont tout sauf rassurantes. La crise économique qui frappe nos pays pose d’emblée un cadre très sombre sur les discussions à venir. Déjà nous parviennent les échos de diverses mesures prises au sein de l’ESA (Agence spatiale européenne) et de l’EPO (Office européen des brevets) en matière de pensions : des mesures de crises. Et un récent jugement* du TAOIT concernant EUTELSAT (Organisation européenne de télécommunications par satellite) se révèle être un coup de poignard dans le dos des fonctionnaires internationaux concernant la garantie de leurs pensions.

A l’Association, nous sommes impatients de savoir ce que le Conseil du CERN avancera comme propositions, en souhaitant qu’elles soient raisonnables et, par la suite, concertées de bonne foi et dans le respect des règles établies. C’est important, car le dialogue tripartite – au TREF - et la concertation – au CCP - sont des spécialités purement cernoises. Ailleurs, dans les autres Organisations, c’est la consultation qui est de règle. Et pourquoi cela ?

Parce que nos anciens collègues ont obtenu ces droits, ce respect, par leur fermeté face à des exigences démesurées du Conseil de l’époque. Manifestations, grèves, sit-in… la liste d’actions est longue, mais ce fût payant. Depuis, nous pouvons au moins discuter directement avec nos décideurs, présenter nous-même nos arguments, sans forcément avoir à le faire par le biais de la Direction, comme auparavant.

C’est bien ce que nous comptons faire ces prochains mois. Mais disons-le tout net : nous défendrons avec détermination notre protection sociale si les attaques sont trop virulentes. Et d’après la météo sociale, elles risquent fort de l’être. Ne rien faire pendant longtemps pour ensuite constater des déficits, crier au drame et taper fort… une tactique très en vogue en ces temps difficiles de début de siècle. C’est la crise d’accord, il faut participer au rétablissement de l’équilibre de nos Caisses d’assurance maladie et de pensions d’accord, mais attention aux excès nuisibles à la paix sociale !

Nous en saurons peut-être plus les 17 et 18 mars, dates des réunions des Comité des Finances et Conseil du CERN. D’ici-là, nous restons vigilants et ne manquerons pas de vous informer, voire de vous appeler à nous rejoindre si les affaires en cours devaient le nécessiter. Avant tout, c’est du niveau de notre bien-être actuel et futur qu’il s’agit et, bien sûr, de celui de nos familles, ne l’oublions pas !

* Ce jugement très préoccupant fera l’objet d’un prochain article car nous sommes concernés au premier chef par cette décision…

par Association du personnel