Conférence interne | L’ère LEP I (1984-1994) et célébration du 90e anniversaire d’Herwig Schopper | Amphithéâtre principal | 16 septembre

« L’ère LEP I (1984-1994) » et célébration du 90e anniversaire d’Herwig Schopper, par John Ellis, Horst Wenninger et Herwig Schopper

 


 

15 h 30 – 15 h 45 : café

 


 

15 h 45 - 16 h 30 : LEP1 : l’avènement du Modèle standard par John Ellis

Résumé
À l’époque de la conception du LEP, le terme « Modèle standard » n’apparaissait pas dans les titres d'articles sur la physique des particules. Mais au terme de la première phase d’exploitation de l’accélérateur (LEP1), le Modèle standard s’était imposé en tant que théorie décrivant la matière visible dans l'Univers. Les données produites par le LEP1 ont permis, non seulement de mettre le Modèle standard à l’épreuve, mais aussi de réaliser des prédictions pour une nouvelle physique, concernant en particulier la masse du quark top et celle du boson de Higgs, et d’entrevoir la possibilité d’une physique au-delà du Modèle standard, avec une théorie de grande unification. 

Notice biographique
John Ellis est professeur de physique théorique, titulaire de la chaire Maxwell, au King's College de Londres. Après avoir obtenu son doctorat à l'Université de Cambridge, et avoir travaillé au niveau postdoctoral au SLAC et à Caltech, il travaille au CERN de 1973 à 2011, où il occupe le poste de chef de la division Théorie pendant six ans. L’Institut de Physique (IOP) lui attribue la médaille Maxwell en 1982, et le prix Paul Dirac en 2005. Élu membre de la Royal Society de Londres en 1985 et de l'Institut de Physique en 1991, il a reçu plusieurs doctorats honoris causa et est membre honoraire de plusieurs instituts.

Ses recherches portent sur la physique des particules élémentaires et son rapport avec l’astrophysique, la cosmologie et la gravité quantique. Une grande partie de ses travaux a un lien direct avec l’expérimentation : l’interprétation des données issues de la recherche de nouvelles particules et l’exploration de la physique qui pourrait être réalisée avec de futurs accélérateurs. C’est l’une de ses propositions, émise en 1976, qui a mené à la découverte du gluon en 1979, et il a été l’un des premiers à étudier la meilleure façon de produire et de découvrir le boson de Higgs. Il est également l’auteur de près de 1000 articles scientifiques, qui au total ont fait l’objet de plus de 50 000 citations. Il contribue à présent très activement aux travaux tendant à améliorer la compréhension de la particule de Higgs, récemment découverte au CERN, et à étudier les implications pour la nouvelle physique, concernant notamment la matière noire. John Ellis est un pionnier dans l’exploration d’une physique au LEP, au LHC et au CLIC. Il étudie à présent le potentiel de physique offert par les futurs grands accélérateurs de particules électron-positon et proton-proton.

 


 

16 h 30 – 17 h 15 : le soutien du CERN au collisionneur LEP, les collaborations mises en place lors de sa construction entre 1984 et 1989, et les préparatifs pour le relèvement de l’énergie du LEP, ainsi que pour le LHC, durant l’exploitation du LEP I, de 1989 à 1994 par Horst Wenninger

Résumé
Le programme LEP et ses quatre propositions d’expériences ont été approuvés au début des années 1980, et le premier coup de pioche signalant le début des travaux de construction de l’accélérateur a été donné en 1983, entraînant l’arrêt des programmes des ISR et des chambres à bulles, en 1984. Le CERN a pu dès lors concentrer ses ressources sur les nouvelles activités passionnantes liées au LEP. En m’appuyant sur des documents rédigés par mes collègues, j’expliquerai comment le CERN a soutenu le projet LEP, et je décrirai l’apport technique du CERN aux quatre expériences LEP, lors de la construction de la machine, entre 1984 et 1989. Je parlerai également des préparatifs pour le relèvement de l’énergie du LEP, ainsi que pour le LHC, durant la période d’exploitation du LEP 1, entre 1989 et 1994.

Notice biographique
1965 : thèse de doctorat en physique nucléaire à l’Université d’Heidelberg
1968 : membre du personnel du CERN, Genève (Suisse) : projet d’une grande chambre à bulle européenne (BEBC)
1981 : responsable du groupe BEBC au CERN
1984 : chef de la Division des installations de physique expérimentale (EF) au CERN
1990 : chef de la Division technologie des accélérateurs (AT/LHC) au CERN
1993 : chef de projet adjoint du LHC au CERN
1994 : directeur de la recherche/ directeur technique au CERN
2000 - 2003 : R&D sur les cavités radiofréquence (RF) supraconductrices CERN-DESY / CERN Future
Depuis 1982 : membre de différents conseils (BMBF Bonn, DESY, GSI, Jülich)
1997 - 2000 : président du Comité consultatif scientifique de l’Institut de physique d’Helsinki
2000 - 2004 : membre du Groupe d’étude scientifique du Conseil norvégien de la recherche
2000 - 2013 : membre du groupe d’experts en technologie de la Société européenne de physique
2005 - 2013 : accélérateur FAIR (Facility for Antiproton Ion Research), au GSI
Activités : Spectroscopie en physique nucléaire, physique des chambres à bulles, physique neutrino, expériences de physique LEP, R&D sur les détecteurs et accélérateurs de particules.

 


 

17 h 15 – 18 h : l’esprit « cernois » par Herwig Schopper

Résumé
Après une brève présentation de mon parcours, je mettrai l’accent sur l’aspect humain du travail au CERN qui, bien qu’aucun document officiel n’en fasse mention, contribue au succès du Laboratoire au même titre que les connaissances scientifiques et techniques. Je parlerai également de l’approbation du LEP, d’aspects généraux concernant sa gestion, et de l’approbation des expériences LEP dans des conditions jamais connues auparavant au CERN. L’esprit particulier qui règne au CERN, reposant sur les compétences et la solidarité du personnel du CERN et des utilisateurs, a ouvert de nouvelles voies vers une collaboration internationale fructueuse alliant concurrence et coopération.

Notice biographique
Après avoir obtenu un diplôme et un doctorat en physique à l’Université de Hambourg, dont il est aujourd’hui professeur émérite, Herwig Schopper devient assistant de recherche à l’Université technique de Stockholm (avec Lise Meitner). Il travaille également au laboratoire Cavendish de Cambridge, au Royaume-Uni (avec O.R. Frisch), et à l’Université Cornell (avec R.R. Wilson), ses domaines de recherche portent sur l’optique, la physique nucléaire et la physique des particules élémentaires. Il a occupé différents postes de professeur en Allemagne, et a été directeur de divers instituts universitaires, ainsi que de DESY (Hambourg, 1973-1980). De 1981 à 1988, il a occupé le poste de directeur général du CERN. Herwig Schopper a été également président de l’Association des centres de recherche allemands (aujourd'hui Association Helmholtz), des sociétés allemande et européenne de physique, du Conseil de SESAME, et du Conseil scientifique du programme international des sciences fondamentales de l’UNESCO. Enfin, il est membre de diverses académies, et lauréat de nombreuses distinctions, notamment académiques.