Le mot du DG : une aventure partagée
Le Laboratoire Fermi vient d’inaugurer son Centre d’opérations à distance, lieu central de sa participation au programme LHC. Grâce à ce centre, les scientifiques du Laboratoire Fermi pourront suivre le fonctionnement de l’accélérateur et de l’expérience CMS comme s’ils étaient sur place. C’est là un symbole de la réduction des distances dans la recherche en physique des particules.
Grâce aux informations circulant le long d’une fibre à la vitesse de la lumière, les participants au projet LHC vivront à peu de chose près la même aventure, qu’ils se trouvent au Laboratoire Fermi ou au CERN. Quand l’exploitation démarrera l’année prochaine, les physiciens du Laboratoire Fermi pourront effectuer depuis là-bas de nombreuses opérations que nous ferons ici ; seule la vue de la prairie américaine leur rappellera qu’ils ne se trouvent pas au CERN.
Le LHC a été conçu pour permettre aux physiciens du monde entier de se pencher sur une série de questions fondamentales concernant notre Univers, et pour ce faire il fonctionne d’une manière inédite. Le projet LHC permet à une communauté mondiale de scientifiques de mener leurs recherches de façon plus unifiée, en forgeant un modèle de collaboration future. Ce modèle pourra être suivi non seulement dans le domaine de la science, mais aussi dans d’autres, voire plus généralement dans la société. Ce n’est pas la première fois que la coopération scientifique constitue un modèle à suivre pour le monde.
Où trouverez-vous ailleurs dans le monde plus de 100 nationalités travaillant dans l’harmonie à un but commun ? La liste des pays participant au projet LHC semble croître de jour en jour. En septembre, Malte a signé un accord de collaboration avec le CERN.
Alors que la date du démarrage du LHC approche, on est inévitablement amené à se demander ce qui se passera ensuite. À cette fin, le Conseil du CERN a décidé récemment d’accroître le budget de l’Organisation de 240 MCHF sur quatre ans. Cette somme sera investie dans la rénovation des accélérateurs de la partie amont du complexe, dont certains datent des années 50, et dans la préparation des améliorations à apporter à la machine LHC. Le relèvement de la luminosité est notre but à moyen terme. D’ici 2016 environ, nous prévoyons d’installer une nouvelle ligne d’injection (linac plus PS). Certains éléments du LHC posent des défis particuliers, comme les triplets internes, ces aimants servant à la focalisation finale du LHC. Une luminosité accrue les soumettrait à encore plus rude épreuve, et elle entraînerait des contraintes supplémentaires pour les détecteurs. La phase préparatoire pour ce relèvement de la luminosité bénéficie également du soutien de l’Union européenne par l’intermédiaire du projet SLHC-PP, financé au titre du 7e Programme-cadre.
Les partenariats formés pour la construction du LHC se sont avérés solides, volontaires et efficaces. Alors que nous nous apprêtons à passer de la phase de construction à celle d’exploitation – et au-delà – j’attends avec impatience de voir ces partenariats se renforcer par un engagement soutenu en faveur du projet LHC en pleine évolution. C’est là la voie pour atteindre nos nouveaux objectifs.
Robert Aymar