Ultime ballet aérien pour CMS

Dernier protagoniste à quitter le plancher des vaches pour les profondeurs de la caverne de CMS, le bouchon YE-1 fermait le cortège de 15 mois de descentes spectaculaires. Regardez la vidéo à la fin de l'article !




La chorégraphie des bouchons de CMS s’est achevée le mardi 22 janvier avec la descente du plus lourd d’entre eux, le YE-1. Au terme de 10 heures d’une descente spectaculaire de 100 mètres, l’énorme pièce s’est doucement posée sur le sol de la caverne expérimentale de CMS, sous les applaudissements des nombreux spectateurs. Après les disques d’extrémités YE-3 (430 tonnes) et YE-2 (880 tonnes) (lire le Bulletin N°49-50), le bouchon YE-1 et ses 1430 tonnes est, de loin, le plus imposant des trois.

Le bouchon YE-1 de CMS, dernière section du détecteur à rejoindre la caverne expérimentale souterraine, laisse le hall d’assemblage vide.

L’arrivée du bouchon dans la caverne au terme de plusieurs heures de descente.

Ce dernier ballet aérien, suivi par de nombreux journalistes, la direction de CMS et du CERN, fut intense en émotions pour les spectateurs, en particulier pour les membres de l’équipe de l’expérience et les monteurs de la firme VSL chargée des manœuvres successives.

Hubert Gerwig, l’ingénieur de CMS en charge du projet, ouvre le champagne au terme de la 15e et dernière spectaculaire descente des tranches du détecteur.

«Il faut reconnaître que cela fait tout de même bizarre de voir ce grand hall de surface vide. On se sentirait presque un peu vide soi-même à l’intérieur, avouait avec une pointe de nostalgie, Hubert Gerwig, ingénieur du projet. Ce hall a tout même été la scène du montage de l’expérience pendant 10 ans.»

Au total, quinze éléments auront parcouru sans encombre cet itinéraire singulier, si caractéristique de l’expérience CMS. Le poids lourd incontesté de ces parcours plongeant à 100 mètres sous terre aura été le tonneau central YBO et ses 2000 tonnes, en février 2007.

Livré à bon port, le dernier bouchon YE-1 a été déposé provisoirement au plus loin des pièces centrales, afin de laisser le libre accès pour le câblage du trajectographe à l’intérieur du tank à vide et pour l’installation du tube à vide dans lequel circuleront les particules.

Une fois ces éléments en place, le détecteur CMS sera alors quasiment prêt. Il ne restera plus qu’à enfermer hermétiquement tous les composants de l’expérience qui devront résister au grand champ magnétique développé par la bobine de CMS (4 teslas).

Désormais dédié au stockage de matériel, le hall de surface sera utilisé comme atelier, notamment pour les réparations. En ce qui concerne l’équipement de levage, le portique sera démonté pour la ferraille tandis que les quatre vérins hydrauliques et la tour de contrôle partiront pour Durban, en Afrique du Sud, où une nouvelle vie les attend. Ces équipements serviront à monter le toit d’un stade pour la Coupe du monde de football en 2010.

Regardez le reportage vidéo !