Les premiers boursiers marocains au CERN

Cette année sonne le commencement d'une nouvelle phase entre le CERN et le Maroc. Celle-ci est marquée par l'arrivée des deux premiers étudiants marocains.

 

Mohamed Gouighri et Sara Boutouil, les deux premiers étudiants marocains au CERN.

Depuis plus de 10 ans, grâce au travail d’un petit groupe d’universitaires marocains, le Maroc fait aujourd’hui partie intégrante du programme du LHC. Avec près de 10 physiciens le Maroc collabore avec l’expérience ATLAS qui regroupe plus de 2000 physiciens et 165 institutions de recherche de 37 pays. L’arrivée des premiers boursiers n’est que la finalité de ce travail.

Ce nouveau programme de boursiers est le résultat d’un accord multipartite entre le CERN, la Fondation « Partager le Savoir », les universités marocaines participant au programme LHC et l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques.

Mohamed Gouighri est le premier marocain à obtenir une bourse au CERN. Celle-ci a été financée par l'Académie HassanII de Science et Technologie. Cela fait maintenant 6 ans qu’il étudie la physique à la Faculté des Sciences de Casablanca. «Je suis déjà venu au CERN pour effectuer un stage en 2008, mais ce n'était que pour une courte période. Mon rêve était de pouvoir y rester plus longtemps et aujourd'hui, il se réalise», nous confie Mohamed.

Plusieurs candidats étaient en lice pour obtenir cette bourse. Cinq d’entre eux, retenus sur dossier, ont été évalués début mars 2010 par un comité international. La candidature de Mohamed a alors été approuvée par le comité local au CERN. Il est donc le premier marocain à pouvoir compléter son doctorat au sein de la collaboration ATLAS. «Par la suite, j'aimerais vraiment pouvoir continuer à interagir avec le Laboratoire car c'est l'endroit idéal pour tous les physiciens. Être le premier marocain à obtenir une bourse au CERN est un grand privilège», déclare Mohamed.

Sara Boutouil, aujourd'hui en 4e année de physique à l'Université Mohamed I d'Oujda (nord-est du Maroc), étudie pour sa thèse la physique du quark top. Dans le cadre d'un LIA, Laboratoires Internationaux Associés, programme d’échange entre le Maroc, la France et la Suède, le Laboratoire de Physique Corpusculaire de Clermont Ferrand (Université Blaise Pascal) accueille Sara pour un stage de 4 mois au sein du groupe ATLAS. Dans la foulée, le groupe ATLAS du CERN lui a proposé un financement pour travailler sur l'analyse des données pendant 2 mois (octobre-novembre). «Cela faisait longtemps que j'essayais d'obtenir un stage au CERN. Je suis vraiment ravie d’en avoir bénéficié», s'enthousiasme Sara.

Les bourses d’études proposées par le CERN sont considérées par les étudiants comme de véritables tremplins pour leur future carrière scientifique, ainsi qu'une très bonne opportunité de pouvoir nouer des relations avec d'autres jeunes du monde entier. Nous leur souhaitons de profiter de cette expérience au mieux pour pouvoir réutiliser les acquis tout au long de leur carrière.

 

 


par Laëtitia Pedroso