Edito

Cher(e)s collègues,

Au fur et à mesure que les échéances approchent, les réunions de concertation entre Direction et représentants du personnel s’enchaînent à un rythme soutenu. Lors de nos dernières réunions publiques, nous vous avions promis de vous informer après le TREF du 5 octobre. Et une promesse, pour nous, c’est sacré ! Alors, malgré le peu de temps que nous laisse cette frénésie de palabres, vous trouverez ci-dessous nos dernières informations sur les tractations en cours.

Pour aller plus vite à l’essentiel, nous ne reprendrons pas ici le détail des propositions en discussions. Un seul rappel : la Révision quinquennale (5YR) ne comprend formellement que les salaires et l’assurance maladie. Quant aux Pensions, vu le gouffre financier et suite à la forte pression du personnel – actif et retraité - de ce printemps, le Conseil du CERN s’est enfin décidé à agir, et ce dès 2011.

Aujourd’hui, pris séparément, chaque dossier avance à son propre rythme, mais n’évolue pas de la même manière. Résumons la situation, à notre façon bien sûr.






Révision quinquennale (5YR)

Les propositions concernant l’assurance maladie sont les plus avancées. Celles de la Direction, soutenues par l’AP, ont reçu un bon accueil auprès des délégations des Etats Membres. Pour consolider durablement notre Régime CHIS dès 2011, il faudra soustraire 0.25% supplémentaire de nos fiches de paie, le taux de cotisation augmentant de 8%. Une hausse qui se poursuivra annuellement, par coup de 4%, jusqu’en 2015. Concernant les prestations, le DG aurait plus de latitude en la matière, facilitant ainsi la maîtrise de l’augmentation des coûts par une réactivité plus grande face aux prestataires de soins. L’Association approuve sans réserve ces mesures de bon sens.

Le dossier des salaires, lui non plus, ne pose pas de problème à l’Association. Bien sûr, les augmentations proposées sont d’une maigreur famélique, mais que voulez-vous, la crise économique est passée par là ! Et la proposition de hausses salariales formulée par la Direction, différentes selon les filières de carrière, est l’aboutissement d’un processus de concertation conduit dans le respect de la méthode de révision, adoptée conjointement en son temps.

Les comparaisons ont montré que les salaires offerts au CERN pour les filières D à G présentent d’importants écarts en sa défaveur avec le monde extérieur. C’est donc l’attractivité du CERN qui est en jeu. Nous soutenons les propositions de la Direction car cette fois il faut agir, nous avons vraiment besoin d’attirer les meilleurs… même si c’est de façon vraiment trop modeste à notre goût ! A ce stade des discussions, l’AP était d’accord pour la répartition de la hausse en 0 – 2 – 4 % (selon les filières de carrière) proposée par la Direction, faute de mieux, hélas. C’est tout de même mieux que de se résigner à ne rien demander, comme l’avait fait la Direction précédente.


Caisse de Pensions

C’est quand on aborde les problèmes de la Caisse de Pensions que les choses se gâtent. Lorsqu’en août, l’Association prend connaissance des mesures envisagées pour renflouer la Caisse, elle doit se rendre à l’évidence : le Conseil du CERN ne tient pas ses engagements, vieux de 4 ans seulement. Comment avoir confiance maintenant en la volonté réelle d’un effort à long terme ? Nous avions mis un préalable à toute discussion des mesures envisagées pour le personnel : une preuve de bonne volonté du Conseil du CERN, soit le versement d’un milliard de CHF dans la Caisse de Pensions, en remplacement du versement de 60 MCHF pendant 30 ans.

Nous venons d’apprendre que cette demande est refusée. Il nous est proposé une Résolution que le Conseil adopterait avec le train de mesures, en décembre prochain. Ce texte devrait rappeler sa responsabilité envers la Caisse de Pensions et souligner son engagement à long terme envers elle. N’ayant pas d’autre choix pour conserver les 60 MCHF annuels promis, nous veillerons pour notre part à ce que ce texte nous protège au maximum, en cas de manquement à l’accord dans le futur.

Restent les autres propositions de la Direction, celles qui nous concernent toutes et tous. Suite au préalable évoqué plus haut, nous commençons seulement la concertation, elle s’annonce difficile, rien d’étonnant. Mais une chose est déjà sûre, c’est que nous allons devoir contribuer plus à la Caisse de Pensions, environ 1.6% du salaire de base, et ce aussi dès janvier prochain.

Alors comment, à la fin, concilier ces trois thèmes en un paquet de mesures socialement acceptables par tous ? Voilà toute l’affaire qui nous occupe aujourd’hui. Et c’est de là que naît une forte divergence de vue entre Direction et Association. Au CCP du 30/09, nous avons exprimé le besoin, socialement parlant, d’une compensation financière de 2%, de façon à rendre quasi neutre l’augmentation des prélèvements, comme fait par le passé en pareilles circonstances. Cette compensation s’ajouterait aux 0 – 2 – 4 % des salaires. Essuyant un net refus de la Direction, nous avons demandé l’arbitrage du DG.

Peine perdue. Il a expliqué que la 5YR ne comprenait pas le dossier des Pensions et que son impact sur les propositions finales ne devait, à ce stade, pas être pris en compte. Il a ajouté qu’il tenait au « respect de la méthode », un vocable décidément très en vogue ces derniers temps. C’est son droit, mais c’est socialement très contestable. Le LHC marche très bien, l’esprit d’équipe est un pilier sur lequel repose le CERN… C’est pas très motivant, comme récompense… Ce n’est en tout cas pas notre vision des choses et nous l’avons répété au TREF du 05/10 (Voir page suivante).

Pour l’Association, assez de juridisme maintenant, revenons à la réalité des choses ! Car si rien n’est fait, 55% des collègues rentreront à la maison en janvier avec une paie moindre que celle de décembre. Pour l’AP, c’est totalement inacceptable quand on sait que ce sont ceux qui gagnent déjà le moins qui seront touchés. Personne ne doit être perdant. Il faut cesser de se cacher derrière le « respect de la méthode » pour ne rien faire !

C’est plutôt du côté de la répartition du gâteau qu’il faudrait regarder, sans atteinte à la méthode, en respectant une certaine progressivité. Une question de volonté… mais il faudrait agir vite pour que cette demande soit enfin prise en compte dans les enveloppes budgétaires arrêtées par le Conseil du CERN en septembre.

La méthode, d’après nous, est totalement respectée, et n’a rien à voir avec l’ajout, au final, d’une composante à but social. Forts des nombreux soutiens reçus ces derniers jours, qui nous confortent dans la justesse de notre demande, nous défendrons fermement ce point de vue jusqu’au bout, qu’on se le dise !

Et pour faire bonne mesure, l’AP y ajoutera ses demandes en matière de Pensions, qui d’ici peu ne manqueront pas, tant les mesures proposées sont, en l’état, inacceptables elles aussi pour la plupart. Nous vous tiendrons, bien sûr, au courant de ces discussions, au plus près de l’actualité.

D’ailleurs, nous notons avec intérêt que désormais la communication fonctionne bien au sein de l’Organisation. Pendant longtemps, les nouvelles concernant les conditions d’emploi ne venaient que de l’Association. Aujourd’hui, avec le DG et HR entrés dans le jeu, un véritable débat public s’est installé dans la maison. Tant mieux, c’est signe de bonne santé intérieure ! De plus, pour pouvoir décider de sa position en toute connaissance de cause, il faut vraiment avoir entendu les arguments des uns et des autres.

Et décider, c’est ce que nous allons devoir faire dans un mois, par un vote du personnel sur le paquet de mesures qui sera finalement proposé. Alors accepter, refuser… le débat se poursuit  et nous vous en informerons, c’est promis ! A bientôt !

par Staff Association