Le 174 devient le 107

La montagne de gravats qui est récemment apparue dans le virage sur la route reliant les restaurants 1 et 2, à l'emplacement où se tenait auparavant le bâtiment 174, sera bientôt remplacée par le bâtiment 107. Cette nouvelle structure devrait être mise à la disposition du Département TE pour le traitement de surface, la conception de modules électroniques et le développement de détecteurs gazeux à micropiste (MPGD), fin 2013.

 

Vue 3D du futur bâtiment 107.

Qui dit physique des particules d’avant-garde dit ingénierie d’avant-garde, et donc un type d'ingénierie qui n'est pas monnaie courante. Ainsi, si le CERN peut externaliser la plupart de ses travaux de traitement de surface et de production de circuits imprimés (PCB) standard aux entreprises des États membres, les besoins les plus spécifiques des expériences et des accélérateurs doivent trouver réponse en interne.

Dans les ateliers du CERN, les experts en traitement de surface mettent au point des prototypes et travaillent sur des séries limitées, le plus souvent à un niveau d’exigence qui n’est pas celui des entreprises. Par exemple, les technologies de radiofréquence ou d'ultravide du CERN présentent des besoins spécifiques en termes de traitement de surface. De nouvelles compositions de bains ont donc été spécialement développées et optimisées pour être utilisées au CERN. Même chose pour les modules électroniques et les PCB : les technologies dont le Laboratoire a besoin posent parfois le défi de devoir présenter à la fois de grandes dimensions, une densité de traces élevée et un bas coût total, ou bien nécessitent de mettre au point des techniques personnalisées pour développer des MPGD. Ce type d'innovations exige une connaissance spécifique du contexte et une adaptation continue des techniques de R&D, difficilement exploitables directement par l’industrie.

Actuellement, les ateliers de conception, de réalisation et de réparation des composants électroniques sont répartis sur trois bâtiments, et la réglementation toujours plus stricte en matière de sécurité et de protection fait qu’ils ne sont plus aux normes. Cette nouvelle structure, dont la construction représente une part importante de la consolidation des infrastructures du CERN décidée par le Directoire, servira donc à la fois à améliorer les conditions de travail du personnel et à regrouper les services de traitement de surface et de production de PCB, le bureau de conception, ainsi que les installations d'assemblage et de réparation des modules électroniques, dans un unique bâtiment. Il présentera de plus l’avantage de se trouver à peine à 100 m de la station de traitement des eaux tout juste mise en service (bâtiment 676) qui éliminera toute trace potentielle de sels de métaux des eaux de rinçage utilisées dans le processus de traitement de surface et dans les ateliers PCB.

Le toit du nouveau bâtiment aura des caractéristiques bien particulières : il sera conçu de manière à pouvoir accueillir des panneaux solaires, et il comprendra un parking de 70 emplacements pour compenser en partie la réduction du nombre d'emplacements disponibles dans l'aire de parking alentour. Soulignant l’engagement du CERN en matière de sécurité et de protection de l'environnement, des systèmes d’extraction des fumées seront installés au-dessus des bassins de traitement, et l’air ainsi aspiré sera traité dans des laveurs humides pour éliminer toute trace possible de pollution de l’air extérieur, tout en minimisant les nuisances sonores.

Les exigences liées au bâtiment ont été définies par une équipe de projet du CERN montée en 2010, constituée de représentants des futurs Utilisateurs (TE-MPE et TE-VSC), du groupe Services techniques et gestion du site (GS-SE), du groupe Refroidissement et ventilation (EN-CV), du groupe Ingénierie électrique (EN-EL) et de l'unité HSE.

Le début des travaux de construction du nouveau bâtiment est prévu pour juillet 2012. Ils seront terminés d’ici fin 2013.

par CERN Bulletin