Joachim Tückmantel (1948 - 2013)
La nouvelle du décès soudain de Joachim Tückmantel le 7 décembre 2013 nous a douloureusement frappés. Joachim Tückmantel est décédé peu après avoir pris sa retraite du CERN, où il avait travaillé pendant 40 ans.
Il avait rejoint le CERN en 1973, et il avait apporté une contribution significative à la conception et à la compréhension des accélérateurs de particules. Depuis le début, il a travaillé dans le domaine de la technologie RF supraconductrice ; il a effectué des travaux pionniers pour les cavités du LEP et de PETRA et, en particulier, il a inventé le procédé de tension de polarisation pour éviter l’effet d’avalanche dans le système RF du LEP 2, procédé qui a été un élément essentiel du succès du LEP 2.
Il est à l’origine du processeur semi-analytique (SAP), au centre de nombreux codes de simulation électromagnétiques. Spécialiste aussi bien des impédances que des champs de sillage, et de l’atténuation de leurs effets, il est devenu une autorité respectée aussi bien pour la technologie que pour la simulation des systèmes RF, et était souvent consulté au sujet de nombreux accélérateurs, au CERN et dans d'autres laboratoires du monde entier. Il a réalisé d’importantes contributions à la conception des systèmes d’amortissement transversaux, des systèmes rapides d’asservissement RF et des cavités en crabe pour le relèvement de luminosité du LHC. La méthode ingénieuse qu’il a inventée pour atténuer le bruit RF est utilisée à présent dans les accélérateurs SPS et LHC pour assurer la stabilité des faisceaux. Joachim a passé des jours et des nuits dans la cage de Faraday à l’occasion des séances consacrées au développement du SPS.
Il était très apprécié pour ses connaissances approfondies et pointues, pour ses idées, pour son sens de l'initiative. Il montrait beaucoup d’enthousiasme dans tout ce qu’il entreprenait : informatique, cuisine chinoise, lecture… Son intuition exceptionnelle dans le domaine de la physique lui permettait souvent de connaître la réponse avant que les calculs soient effectués.
Au-delà de ses qualités professionnelles, nous nous souviendrons de son humour et de sa gentillesse, en tant qu’ami, en tant que collègue, en tant que mentor. Chacun se souvient de ses plaisanteries. Il aimait parler aux gens et les faire rire.
Il est très difficile pour nous d’accepter que Joachim n’est plus avec nous, et que nous ne pouvons plus bénéficier de ses conseils ni voir son sourire bienveillant.
Nos pensées vont à sa femme Jutta, à leurs quatre enfants et à leurs familles, à qui nous présentons nos plus sincères condoléances.
Ses collègues et amis