Le coin de l’Ombud : les envahisseurs d’espace

Quand la communication normale ne fonctionne plus et qu’il n’y a plus d’échanges, les personnes avec qui on partage son bureau peuvent devenir des « envahisseurs d’espace ». Très souvent, la situation peut être résolue efficacement avec quelques initiatives très simples…

 

Le manque d’espace de travail au CERN est un problème permanent, auquel les différents départements sont régulièrement confrontés. Par conséquent, ce précieux « espace » où nous passons toute la journée doit très souvent être partagé avec d’autres collègues. Les compagnons de bureau peuvent venir de cultures et d’horizons divers, et avoir des habitudes et des comportements très différents des nôtres ; ils peuvent aussi mener des activités différentes pendant la journée, qui demandent parfois une utilisation inhabituelle (voire même étrange ?) de l’espace qu’ils occupent. Enfin, leur présence peut être irrégulière, et il peut donc s’avérer très difficile de nouer avec eux des relations continues.

Mark et Claire partagent un bureau et travaillent ensemble sur certaines tâches. Au début, leurs rapports semblaient normaux, mais la communication entre eux s’est dégradée au fil du temps, au point qu’ils en sont maintenant arrivés à éviter toute interaction l’un avec l’autre : Mark ne lève même pas les yeux quand Claire entre dans le bureau et Claire ne prend pas la peine de lui dire « bonjour ». Ils limitent leur communication professionnelle au strict minimum, et parfois communiquent même par courriel plutôt que de se parler. La situation devient insupportable pour Claire, qui décide d’aller voir l’ombud.

L’exemple ci-dessus illustre un malentendu entre deux personnes ayant des attentes et des besoins différents : toutes deux trouvent la situation désagréable, mais aucune d’entre elles ne se sent capable d’en parler pour clarifier les choses. Dans un cas comme celui-là, le fait de faire appel à l’ombud peut aider les personnes concernées à chercher ensemble une solution pour sortir de l’impasse où elles se trouvent.

Très souvent, en effet, nous prêtons des intentions aux gens et interprétons leur comportement d’une manière qui ne reflète peut-être pas toujours la réalité. Ce faisant, nous nous enfermons dans des attitudes dont il est ensuite très difficile de nous libérer. Des choses apparemment insignifiantes prennent une grande importance et finissent par influencer la relation de travail dans son ensemble. Dans l’exemple ci-dessus, il s’est avéré que le véritable problème n’était finalement pas un manque de considération, mais tout autre chose ; et dès qu’il est apparu clairement, le problème a été résolu.

Avant de conclure que la personne avec qui vous partagez votre bureau est indélicate et peu soucieuse de votre bien-être parce qu’elle ouvre la fenêtre alors que vous êtes visiblement enrhumé, pensez à lui faire part de vos besoins ouvertement et calmement. N’attendez pas que le partage de votre bureau engendre des conflits quotidiens, ni d’avoir l’impression que votre espace est constamment envahi ; intervenez plutôt pour clarifier la situation. Et si vous ne vous sentez pas capable de gérer le problème par vous-même, demandez de l’aide à votre ombud.


N.B. : vous pouvez retrouver tous les « Coins de l’Ombud » sur le blog de l’Ombud.

par Sudeshna Datta-Cockerill