De la puissance pour le LHC

C’est déjà le mois de mars, et il est temps pour le LHC de sortir de sa trêve hivernale. Le premier des 7 000 tests électriques a commencé le 4 mars, marquant ainsi la première étape vers les premiers faisceaux de 2016. Le calendrier est serré, car seulement 12 jours sont prévus pour ces tests électriques avant la phase de vérification globale de la machine, puis la mise en service avec faisceau, aux environs de Pâques.

 

La deuxième période d’exploitation a bien débuté en 2015. L’objectif était d’obtenir des collisions proton-proton à 13 TeV avec un espacement de 25 ns entre les paquets, et nous y sommes parvenus, puisque nous avons fourni aux expériences quelque 4 fb-1 de données – un beau et encourageant résultat. Toutefois, pour rappel, l’objectif pour l’ensemble de la deuxième période d’exploitation est de fournir 100 fb-1 de données d’ici à fin 2018. Il reste donc encore du chemin à parcourir. L’année 2015 fut une année d’apprentissage, et, lorsqu’a débuté la pause hivernale, nous en savions déjà beaucoup sur la manière de faire fonctionner cette superbe machine à ce nouveau niveau d’énergie et avec un espacement plus court entre les paquets, qui nous permet d’avoir beaucoup plus de paquets de particules dans le faisceau, et donc de donner davantage de données aux expériences.

L’année 2016 est la première année de pleine production pour la deuxième période d’exploitation, et notre objectif est de fournir 25 fb-1 de données pendant la campagne proton-proton, avant le traditionnel passage aux ions lourds vers la fin de l’année. Comme toujours, la sécurité est notre préoccupation première. Aussi avons-nous prévu environ quatre semaines de mise en service avec faisceau avant de pouvoir annoncer des faisceaux stables. L’intensité, d’abord faible, sera ensuite progressivement augmentée, l’objectif étant d’obtenir 2 748 paquets par faisceau au début de l’été.

De là à croire que faire fonctionner le LHC est devenue une routine – ce qui n’est pas complètement faux à bien des égards – il n’y aurait qu’un pas. Il n’en reste pas moins que l’arrêt technique hivernal est une étape cruciale du cycle d’exploitation, et durant cette courte pause, bien des choses ont été faites. J’aimerais remercier toutes les équipes de la machine comme celle des expériences pour le formidable travail accompli et le fantastique esprit d’équipe qui a régné durant toute cette période.

Frédérick Bordry, directeur des accélérateurs et de la technologie