Paul Falk-Vairant, 1921-2001
Paul Falk-Vairant s'est éteint le 9 mars 2001, à quelques semaines de ses 80 ans. Physicien à la double nationalité, suisse et française, il aura marqué de son empreinte la physique des particules en France et pris part au développement du CERN. Formé à l'Ecole polytechnique fédérale de Zürich, Paul-Falk Vairant arrive en France en 1947 pour effectuer une thèse à l'Institut du radium de Paris. Jusqu'en 1973, il est employé successivement par le CNRS, le CEA et l'Université de Paris. Durant cette période, il devient responsable de la première expérience du CERN menée par des physiciens provenant d'instituts extérieurs, au PS. En 1971, il préside le groupe de travail de l'ECFA (Comité européen pour les futurs accélérateurs) sur la physique du SPS. C'est donc tout naturellement que le CERN fait appel à lui en 1972 pour prendre les rênes de sa politique de recherche. De 1973 à 1976, il occupe le siège de Directeur du Département I de physique du CERN avant de devenir Directeur de la recherche de l'ensemble du CERN jusqu'en 1978. Durant cette période, Paul Falk-Vairant pilote le programme expérimental du SPS. Il contribue également au développement d'une source d'antiprotons pour le SPS, afin de réaliser des collisions matière-antimatière. Un projet, dont le succès était loin d'être garanti au départ et qui rencontrera la consécration avec l'attribution d'un Prix Nobel de physique. En 1981, Paul Falk-Vairant quitte le CERN mais reste impliqué dans sa politique en tant que membre du Comité des directives scientifiques du Laboratoire. Il revient en France pour occuper jusqu'à sa retraite, en 1987, le poste de Directeur scientifique adjoint de l'IN2P3 (Institut national de physique nucléaire et de physique des particules). A ce titre, il pilote la participation de l'IN2P3 au LEP et soutient l'engagement de l'institut dans les expériences UA1 et UA2. C'est également sous son impulsion que l'IN2P3 se dote d'une informatique collective de haut niveau. Avec son style très personnel de direction, marqué par ses fortes convictions, par son contact direct, et par des présentations jalonnées de formules marquantes et de gestes théâtraux, Paul Falk-Vairant a laissé son empreinte dans la physique des particules française, contribuant au développement d'une politique scientifique lisible et durable.
« J'ai toujours été impressionné par son calme, sa vision pondérée des choses et son sens profond des réalités. A cela s'ajoutait une convivialité communicative et j'entends encore résonner son'salut les copains' au début d'une réunion qui s'annonçait difficile. Il savait très bien 'tenir la barre' avec fermeté tout en restant un homme de contacts et de discussions. »