La Pologne renforce ses connexions avec le CERN

Un accord de la collaboration vient d'être signé avec l'Institut de Physique Nucléaire de Cracovie au terme duquel une équipe de physiciens, ingénieurs et techniciens polonais vont venir aider au contrôle de l'assemblage du LHC.

Un rafraîchissant vent d'est a soufflé sur le CERN, le 26 juin dernier. Ce jour là, la Communauté polonaise était à l'honneur. Le laboratoire signait en effet un accord de collaboration avec l'Institut de Physique Nucléaire de Cracovie (HNINP) représenté par son Directeur général, Andrzej Budzanowski et son Directeur adjoint, Grzegorz Polok. Au terme de cet accord, 22 physiciens, ingénieurs et techniciens de l'Institut HNINP viendront au CERN pour effectuer le contrôle des interconnexions du LHC dans le cadre de contrats d'associés de projet. Ces scientifiques ne partent pas en terrain inconnu. «Nombre d'entre eux ont travaillé dans le secteur des accélérateurs, à DESY ou à Brookhaven», souligne Blazej Skoczen, responsable des interconnexions des cryoaimants.


Andrzej Budzanowski, Directeur général de l'Institut de Physique Nucléaire de Cracovie (HNINP) et Lyn Evans, chef du projet LHC, signant l'accord de collaboration. A l'arrière plan, de gauche à droite : Grzegorz Polok, Directeur adjoint de l'Institut de Physique Nucléaire de Cracovie, Blazej Skoczen, responsable des interconnexions des cryoaimants du LHC, Claude Détraz, Directeur des programmes avec cibles fixes et des programmes futurs et Alain Poncet, chef du groupe AT/CRI.


La Pologne, Etat membre du CERN depuis 1991, resserre un peu plus ses liens avec le Laboratoire. Aujourd'hui, 39 scientifiques polonais travaillent au CERN, dont 19 font partie du personnel du CERN, venant de cinq instituts différents : l'Institut de Physique de l'Académie des Sciences de Pologne et l'Université de Technologie à Varsovie ; l'Institut de Physique Nucléaire Henryk Niewodniczanski, l'Université des sciences et technologies AGH et l'Université de technologie de Cracovie ; ainsi que l'Université de technologie de Wroclaw.
La tâche des 22 nouvelles recrues polonaises promet d'être ardue. En effet, leur rôle sera de contrôler les 1700 zones d'interconnexions reliant les aimants du LHC. Ces interconnexions sont de véritables systèmes puisqu'elles doivent assurer la continuité des chambres à vide, des câbles supraconducteurs, de la cryogénie, de l'alimentation en hélium, et de celle des aimants principaux et de correction. Tous les composants des interconnexions sont insérés dans une double enveloppe pour être maintenus à la température de l'hélium liquide. «Ces zones d'interconnexions seront constitués de 250000 composants en tout. 123000 opérations de jonctions seront nécessaires pour intégrer tous les composants, explique Blazej Skoczen, L'ensemble du système doit démontrer une disponibilité de 99,5%. Ce qui signifie que les pannes ne peuvent excéder 10 jours en 10 ans de fonctionnement.» Autant dire que le contrôle de l'assemblage est crucial.
Les scientifiques polonais démarreront leur travail de contrôle en avril 2004. Quatre équipes de trois personnes vérifieront le bon assemblage, la continuité des systèmes et devront s'assurer que les spécifications ont été respectées. Une autre équipe de 9 personnes sera spécifiquement chargée des tests des systèmes électriques. Dès septembre prochain, quatre personnes viendront déjà au CERN pour définir et mettre en place les procédures de contrôle. Il leur faudra ensuite former les équipes avant que les inspections ne débutent.