Aimants du LHC : la grande descente

Un premier aimant dipôle a été déposé lundi 7 mars à son emplacement définitif dans le tunnel du LHC. Cette date importante pour l'installation du futur collisionneur coïncide avec un autre succès : la livraison de la moitié des aimants dipôles.


Le 7 mars à 14h, le premier aimant dipôle de 35 tonnes était descendu par le puits PMI2. Trente minutes plus tard, il atteignait le sol du tunnel de transfert TI2.


Lundi 7 mars, à 14h, les équipes du groupe TS-IC (Coordination de l'Installation) ont descendu un aimant supraconducteur dipôle dans le tunnel du LHC. A 23h, l'aimant de 15 mètres de long et de 35 tonnes était positionné à son emplacement définitif, entre le Point 8 et le Point 1 du tunnel. C'est le premier des 1232 dipôles à être ainsi positionné.

L'installation du coeur de la machine démarre donc. Outre ces aimants dipôles principaux, des centaines d'autres aimants, plus petits, sont aussi à installer. Ce sont au total quelque 1800 ensembles magnétiques que le groupe TS-IC devra placer dans le tunnel, avant leur positionnement précis et leur raccordement.

Ces précieux convois empruntent tous le même chemin. Les aimants sont descendus par le puits PMI2 de section ovale creusé à cet effet, à l'extrême ouest du site de Meyrin. Cinquante mètres plus bas, ils « atterrissent » dans le tunnel de transfert TI2. Transportés par des véhicules qui ont été spécialement développés (voir Bulletin n°14/2003), leur voyage souterrain vers le tunnel du LHC commence. Il peut durer plusieurs heures, les convois circulant à 3 km/h. « Ces opérations de manutention sont rendues ardues par l'étroitesse du tunnel, précise Claude Hauviller, chef du groupe TS-IC qui supervise l'installation du LHC. Il sera impossible pour deux convois de se croiser et il n'y a souvent que quelques millimètres de jeu. » Une fois l'aimant parvenu à destination, il est déplacé sur une table de transfert qui le positionne correctement.

Les équipes n'en sont pas à leur premier transport, puisqu'elles se sont bien entraînées auparavant. Depuis le début de l'année, par exemple, une chaîne de trois dipôles et un quadripôle a été constituée à titre d'essai dans le tunnel, non loin du Point 2.


L'aimant a été transporté à l'aide d'un véhicule spécialement développé jusqu'à son emplacement, entre les Points 8 et 1.


Il a ensuite été positionné très précisément et déposé grâce à une table de transfert.

La livraison des aimants dipôles à mi-parcours

La descente du premier aimant coïncide avec une autre date importante pour le CERN : la livraison de la moitié des aimants supraconducteurs dipôles. Le 7 mars, 616 aimants avaient été livrés. C'est un remarquable succès tant le passage de la phase des prototypes et des préséries à celle de la production à grande échelle avait été difficile. Lucio Rossi, le chef du groupe AT-MAS chargé de la production des aimants principaux, et son équipe ont fêté ce beau résultat lors d'une petite fête le mardi 8 mars.

« Nous devons poursuivre notre effort. Nous sommes dans les temps pour finir la production à l'automne 2006», remarque Lucio Rossi. Les trois entreprises qui assurent l'assemblage des aimants - Babcock Noell Nuclear en Allemagne, Alstom en France, et Ansaldo en Italie - parviennent aujourd'hui à fabriquer de neuf à dix aimants par semaine.


Les équipes en charge des aimants du LHC avec le panneau indiquant la livraison du 616e aimant. Au premier rang assis, de gauche à droite : C. Bosteels, secrétaire du Groupe AT-MAS, R. Aymar, Directeur général, L. Rossi, chef du Groupe AT-MAS, L. Evans, chef du Projet LHC, P. Lebrun, chef du Département AT, W. Scandale , chef-adjoint du Groupe AT-MAS et J.-P. Koutchouk, chef de la Section analyses du Groupe AT-MAS.