Deux trajectographes d'ATLAS n'en font plus qu'un

Dans le tonneau intérieur d'ATLAS, le trajectographe à semi-conducteur fusionne avec le trajectographe à rayonnement de transition.


Des collaborateurs d'ATLAS préparent l'insertion du trajectographe à semi-conducteur (derrière) dans le trajectographe à rayonnement de transition (devant).

Certains l'attendaient pour la Saint-Valentin. C'est en fait avec un léger retard, le vendredi 17 février - dès lors proclamé «jour de la conception» - que des dizaines de physiciens et d'ingénieurs de la collaboration internationale ont assisté à l'insertion du trajectographe à semi-conducteur d'ATLAS dans le trajectographe à rayonnement de transition. C'est là une étape décisive dans l'assemblage du détecteur interne de l'expérience.

Avec quelques millimètres de marge seulement, les trajectographes cylindriques ont été insérés l'un dans l'autre, alors que le coordinateur de l'intégration du détecteur intérieur, Heinz Pernegger, donnait des instructions et que des scientifiques armés de torches électriques, couchés sur le dos ou debout sur des échelles, procédaient à des mesures minutieuses. Chaque trajectographe est le résultat d'environ 10 ans de coopération internationale, et leur valeur combinée s'élève à plusieurs dizaines de millions de francs suisses.

«Le moment est critique, a déclaré Pippa Wells, qui succède à Mike Tyndel comme chef de projet pour le trajectographe à semi-conducteur. Mais tout va bien se passer.» Grâce à la dextérité de Marco Olcese, ingénieur de projet, tout s'est bien déroulé. Au bout de plusieurs heures d'effort, les deux sous-détecteurs se sont unis, sans dommage pour leurs fragiles instruments.

Le trajectographe à semi-conducteur (SCT) et le trajectographe à rayonnement de transition (TRT) sont deux des trois éléments principaux du détecteur interne d'ATLAS. Ensemble, dès le lancement du LHC, ils contribueront à déterminer les trajectoires des particules issues des collisions.

L'union des deux trajectographes est une étape importante, mais l'histoire n'est pas finie. «La difficulté consiste à transformer ces objets en un systè me qui fonctionne bien dans son ensemble, explique Wells. Le but à terme est d'être prêt à faire de la physique.» Les bouchons du SCT et du TRT seront les prochains éléments achevés et insérés. La troisième et dernière partie du détecteur interne, appelée détecteur à pixels, devra être ajoutée au centre même du trajectographe. L'objectif actuel est de tester le tonneau SCT-TRT au cours des prochains mois et de le descendre dans la caverne d'ATLAS cet été.