Un jardin extraordinaire

Charles Jencks, architecte et concepteur-paysagiste de renom, et Hervé Dessimoz, architecte du Globe, se sont récemment rendus au CERN afin d'étudier la possibilité de créer un jardin d'inspiration cosmique à l'entrée du Laboratoire.

 

De gauche à droite : Charles Jencks, Peter Higgs, Rolf Heuer dans le jardin de la spéculation cosmique.
Crédit: Université d'Edinbourgh/Agence photo Maverick 

Charles Jencks est maître dans l'art de concevoir des espaces extérieurs fascinants et hors du commun, qui offrent bien plus qu'un panorama intéressant. En effet, l'esthétique de son Jardin de la spéculation cosmique, qu'il a conçu chez lui, en Écosse, en remodelant le paysage naturel (relief, végétation, eau et conception de sculptures) n'est pas sans rappeler les forces cosmiques, l'ADN, les cellules organiques, les spirales du temps, les trous noirs et l'Univers.

En pensant au CERN, l’un des symboles qui lui est venu à l'esprit est l'ouroboros cosmique. Ce symbole de l’ancienne Egypte, qui remonte à l'an 1600 av. J.-C., représente un serpent qui se mord la queue. « Nombre de scientifiques ont eu recours à cette image pour expliquer au grand public la notion de taille, du très petit au très grand, jusqu’à la taille de l'Univers, explique Charles Jencks. Ce symbole présente l’avantage d’être universellement reconnu par les scientifiques, d’où une iconographie commune. » Le message que transmet le symbole de l'ouroboros est le suivant : la physique du très grand et la physique du très petit s’intéressent toutes les deux aux mêmes questions fondamentales.

Si le projet se réalise, l'espace réaménagé engloberait la zone située autour du Globe de la science et de l'innovation ainsi que celle de l'autre côté de la route, près de la réception (bâtiment 33). Par ailleurs, un nouvel amphithéâtre destiné à être utilisé par le CERN en interne et pour des événements publics pourrait voir le jour dans cet espace. Des liaisons pour Prévessin et Meyrin seraient également prévues. Le Globe serait encerclé par le symbole de l'ouroboros. « À la place d'une tête et d'une queue, j'ai choisi deux monticules d’où ruissellerait de l’eau, et, si vous regardez de plus prêt, vous verrez que les monticules représentent des points d'interrogation, à l'image des nombreuses questions qui restent encore sans réponse, ajoute Charles Jencks. L'ouroboros, qui formerait un petit jardin à l'intérieur d'un plus grand, serait également un moyen de se protéger de la circulation et du bruit. »

À ce stade du projet, aucune collecte de fonds extérieurs n'a été lancée, mais l’idée d’un réaménagement de l’espace, comme le propose Charles Jencks, est en tous cas fort séduisante.

Pour voir quelques-uns des projets antérieurs de Charles Jencks, consultez le site :
www.charlesjencks.com.

 

 


par Carolyn Lee