Lancement d’un nouveau projet européen d’imagerie en temps réel améliorée pour la radiothérapie

ENTERVISION (European training network for digital imaging for radiotherapy) est un nouveau réseau de formation initiale Marie Curie coordonné par le CERN, qui rassemble des chercheurs de disciplines diverses pour mener des travaux de R&D sur des techniques de physique destinées à des applications cliniques.
 

Le projet ENTERVISION a été créé pour répondre à un besoin essentiel : renforcer la recherche dans le domaine de l'imagerie numérique 3D en ligne et former des professionnels dans le but d’obtenir certains des éléments nécessaires pour détecter précocement des tumeurs et mettre au point des traitements plus précis. Le projet a essentiellement pour objectif de former des chercheurs qui contribueront à des avancées techniques dans un domaine pluridisciplinaire passionnant, où le regroupement de compétences en physique, médecine, électronique, informatique, radiobiologie et ingénierie servira de catalyseur pour stimuler la recherche sur le traitement du cancer. Axés sur cet objectif, ENTERVISION rassemble dix établissements universitaires et centres de recherche, ainsi que les deux entreprises européennes leaders dans le domaine de la thérapie par faisceaux de particules, à savoir IBA et Siemens.

« Les 16 chercheurs du projet ENTERVISION (12 chercheurs en début de carrière et 4 chercheurs expérimentés) participeront pendant 48 mois à un programme ambitieux et feront partie d’un réseau de spécialistes grâce auquel ils pourront bénéficier de compétences, de connaissances, d’infrastructures et de possibilités de formation exceptionnelles », indique Manjit Dosanjh, conseillère en sciences de la vie au CERN et membre du groupe Transfert de connaissances et de technologies.

Le développement technologique nécessaire pour cette dosimétrie in-vivo par imagerie nouvelle génération relève du projet ENVISION (European Novel Imaging Systems for Ion Therapy), lui aussi coordonné par le CERN. Par ailleurs, ENVISION offrira un cadre pour la formation de futures générations de chercheurs à travers le réseau ENTERVISION.

« Les projets de R&D et de formation visent à mettre au point une radiothérapie de haute précision au moyen de faisceaux de particules ou de photons, poursuit Manjit. Les techniques d’imagerie permettront d’obtenir en temps réel des informations sur des paramètres pertinents de la tumeur, tels que le volume, la position, la topologie et la densité – mais aussi des tissus environnants –, en vue d’améliorer la qualité des traitements. Il sera également possible d’adapter les plans de traitement en temps réel et d’affiner le réglage du dispositif d’irradiation pour corriger tout écart par rapport au plan de traitement initial qui pourrait compromettre l’administration de la dose adaptée à la tumeur. »

Le CERN participe aux deux projets – ENVISION et ENTERVISION – par l’intermédiaire de deux équipes dirigées par Paul Lecoq et Alfredo Ferrari, qui travaillent respectivement sur le développement de détecteurs pour la dosimétrie in-vivo par imagerie et sur les simulations par Monte-Carlo pour la modélisation de dispositifs d’imagerie. « Améliorer la fiabilité des outils de simulation représente un investissement continu pour le CERN, qui, en définitive, peut apporter à la société des avantages aussi déterminants que ceux générés par la recherche fondamentale menée au CERN, explique Alfredo Ferrari.
En plus des ressources pour la R&D sur les détecteurs et les simulations par Monte-Carlo, poursuit Manjit Dosanjh, le CERN bénéficie de la contribution d’autres instituts et disciplines pour appliquer au mieux la technologie du CERN dans le secteur médical. »


La première réunion du réseau ENTERVISION a eu lieu du 2 au 4 février en même temps que la première réunion annuelle du réseau ENVISION. Les deux réunions se sont tenues à Lyon, un lieu symbolique pour la radiothérapie puisque c’est là que, en juillet 1896, Victor Despeignes a décidé d’utiliser les rayons X pour traiter un malade du cancer ; il fut donc le premier à réaliser une radiothérapie.
Les deux projets sont financés par des programmes-cadres de l’Union européenne et sont un nouvel exemple de la politique active menée par le CERN pour coordonner et mettre en place des initiatives européennes de R&D et de formation afin d’améliorer le traitement du cancer.


Entretien avec Till Boehlen, chercheur au CERN et membre du projet Marie Curie PARTNER, sur les techniques de Monte Carlo appliquées à l'irradiation médicale des tissus.

Entretien avec David Watts, chercheur à la fondation TERA et membre du projet Marie Curie PARTNER, sur l'utilisation des détecteurs de particules en PET.

par KTT Life Sciences Unit