Le CERN plus proche des organisations internationales du centre de Genève

Fondé sous les auspices de l’UNESCO, établi dans l'une des villes les plus internationales de la planète, européen par nature et mondial dans ses orientations, le CERN occupe une place de choix pour galvaniser les énergies émanant des différentes organisations internationales de Genève et d'ailleurs. L’élan impulsé il y a deux ans  porte aujourd'hui ses fruits.

 

Certes, le CERN, selon sa Convention, a été créé pour mener à bien ses recherches en science fondamentale, mais il a aussi pour objectifs de favoriser l’éducation, la collaboration pacifique et le transfert de connaissances vers la société. Il apparaît donc clairement que le CERN partage les missions de nombreuses autres organisations internationales. Cela dit, aucun des panneaux indiquant « Organisations internationales » dans la région de Genève ne mène au CERN... « Le CERN est implanté dans la même région que les autres organisations internationales et partage avec elles un grand nombre d’objectifs. Pourtant, encore récemment, aucun instrument structuré n'encadrait leurs relations, même si des collaborations ponctuelles ont toujours existé, rappelle Maurizio Bona, conseiller auprès du Directeur général pour les relations avec les organisations internationales. Il y a environ deux ans, le CERN a commencé à proposer à certaines organisations partenaires d’adopter une nouvelle approche structurée, fondée sur l’établissement d’accords bilatéraux officiels. » Cette proposition a été accueillie de façon très positive, et le premier accord de coopération a été établi avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) en 2010.

D’autres accords bilatéraux inspirés de ce modèle ont été conclus par la suite. « Le CERN a signé des accords similaires avec d’autres organisations internationales basées à Genève, plus précisément l’OMPI, l’OMM, l’OMS, l’UNITAR et l’ONUG. Ailleurs, l’accord signé avec l’UNESCO, en vigueur depuis presque 60 ans, est en cours de révision pour répondre aux exigences actuelles des deux organisations. Celui passé en 2008 avec ITER est intégralement mis en œuvre. Enfin, le CERN est aussi présent au Club Diplomatique de Genève, qui est un élément incontournable du caractère international de Genève », précise Maurizio Bona.

Même si le cadre est le même, chaque accord a ses propres spécificités, qui varient selon la nature de l’organisation partenaire. La coopération se traduit généralement par la participation à des manifestations importantes organisées par l’institution partenaire, la mise en œuvre de projets menés conjointement et l’échange d’informations sur les meilleures pratiques techniques et managériales. Nos partenaires sont particulièrement intéressés par les domaines de l’informatique et du transfert de connaissances, tandis que le CERN peut bénéficier du soutien apporté par les organisations à ses actions de promotion de la science fondamentale pour que celles-ci fassent partie des questions à traiter à l’échelle internationale. « Par exemple, l’ONUG s’intéresse à certains outils logiciels développés par le CERN, tels qu’INVENIO, INDICO, EDH ou encore notre système d'achat informatisé. La grande majorité des organisations partenaires est extrêmement intéressée par notre savoir-faire, notamment en matière d’informatique ou de traitement et de protection des données, explique Maurizio Bona. Il ne faut pas oublier que le CERN accueille sur son domaine le projet UNOSAT, qui utilise l’infrastructure informatique du Laboratoire pour permettre à l’UNITAR de fournir au système des Nations Unies des solutions satellite et d'analyse d'imagerie pour l’aide humanitaire et la planification du développement.  Par ailleurs, la coopération avec l’UNESCO permet au CERN de contribuer à la croissance des secteurs scientifique et technologique de certains pays en développement par le biais du programme CERN-UNESCO, pour la formation des enseignants et les écoles sur les bibliothèques numériques. »

Alors que le CERN peut faire profiter ses partenaires de certaines de ses technologies de pointe, ces derniers peuvent lui apporter en retour leur vaste potentiel international, qui peut se traduire par de nouvelles opportunités pour le Laboratoire. « La mise en place d’un cadre de coopération officiel est important pour garantir la pérennité des relations, qui ne dépendront pas de l’évolution de la structure interne des organisations. Le CERN ayant atteint une « masse critique » d’organisations partenaires, sa stratégie s’oriente désormais vers la consolidation et la mise en œuvre des accords conclus jusqu’à présent. Cependant, le même modèle peut être appliqué pour instaurer des relations bilatérales avec d'autres organisations internationales, selon les besoins que connaîtra le CERN dans le futur », conclut Maurizio Bona.

Même si le CERN ne pourra jamais s’installer dans le quartier des organisations internationales, celles-ci sont désormais moins éloignées, et pas uniquement grâce à la nouvelle ligne de tram.

par Antonella Del Rosso