Entre de bonnes mains
Les années 2007 et 2008 ont été très difficiles pour la Caisse de pensions du CERN. Les reculs importants des marchés ont accru le déficit de manière inquiétante. La mise en place d’une nouvelle direction à la tête de la Caisse et d’une nouvelle gouvernance ont été l’occasion d’actualiser la stratégie de placement et d’appliquer des normes totalement nouvelles en matière de performance. En décembre 2011, la Caisse figurait sur la liste restreinte des finalistes pour une prestigieuse récompense. Nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir la Caisse de pensions du CERN.
Le défi reste entier : la sous-capitalisation est actuellement estimée à environ 2 milliards de francs suisses. Mais ne nous arrêtons pas là. La Caisse dispose à présent d’une stratégie claire et de plans concrets pour résoudre ce problème. Structurellement, la gestion et l’administration de la Caisse de pensions constituent désormais une unité distincte de l’organigramme. L’Administrateur de la Caisse, Théodore Economou, a été nommé par le Conseil il y a trois ans et reconduit dans ses fonctions lors de la dernière session du Conseil, en mars.
La Caisse de pensions du CERN compte 6 700 membres, membres de l’ESO inclus, puisque la Caisse existait déjà à l’époque où les deux organisations étaient situées sur le même domaine. Afin de parvenir à la pleine capitalisation sur une période de projection de 30 ans, le Conseil a approuvé en juin 2011 un train de mesures qui prévoit notamment le versement d'une contribution spéciale de 60 MCHF par an pour les États membres du CERN et de 1,3 MCHF par an pour ceux de l'ESO. Même si cette contribution financière est à l’évidence essentielle pour aider la Caisse à retrouver un équilibre, ce n’est pas le seul élément capital du plan d’assainissement général. « La Caisse suit une stratégie claire dont le principal objectif est de réduire les risques, explique Théodore Economou. Nous sommes les gardiens des avoirs de la Caisse. Ces trois dernières années, nous avons mis en place une stratégie de préservation du capital. Nous recherchons la plus grande efficience possible, ce qui suppose entre autres de choisir des placements présentant le plus faible niveau de risque possible, et compatibles avec les objectifs de la Caisse. »
Les placements de la Caisse sont diversifiés : ainsi, 15 % des avoirs sont investis dans l’immobilier, un pourcentage que la Caisse s'efforce d'accroître ; 10 % sont investis dans des liquidités, essentiellement des bons du Trésor de la Confédération helvétique, et 30 % dans des obligations sûres. Les objectifs actuels consistent notamment à ramener à moins de 30 % la part des placements en actions. « L’année dernière, pour la première fois, tous les avoirs de la Caisse ont été rassemblés sous un seul et même toit, une banque qui sert de dépositaire central pour les avoirs de la Caisse, mais ne les gère pas, ajoute Théodore Economou. Cette opération a été menée dans le cadre d’une vaste mise à jour de l’infrastructure opérationnelle de la Caisse visant à adopter les meilleures pratiques du secteur. »
Dans le cadre du nouveau système organisationnel, la Caisse de pensions du CERN a mis en place une structure de gouvernance et des systèmes de contrôle totalement nouveaux. L’Administrateur rend compte au Conseil d’administration de la Caisse de pensions, lequel est un organe du Conseil. Par ailleurs, un comité comprenant des experts extérieurs supervise la politique de placement de la Caisse, et un autre comité s’occupe des questions actuarielles et techniques. « Nous élaborons des rapports réguliers pour le Conseil d’administration, les comités et les trois audits annuels. Nous disposons aussi de rapports d’organes indépendants qui évaluent la performance de la Caisse et le niveau de risque », souligne Théodore Economou.
Les transparents présentés à l’appui des interventions de l’Administrateur à l’intention des départements du CERN mentionnent jusqu’à sept rapports différents qu’il doit élaborer au cours d'une année, sans oublier les audits, les évaluations indépendantes... Tout cela implique une bonne dose de supervision, de vérification et de contrôles. Avant de venir travailler pour la Caisse de pensions du CERN, Théodore Economou gérait deux autres fonds de pension, dont l’un plus grand que la Caisse de pensions du CERN, et a reçu plusieurs distinctions professionnelles. En décembre 2011, la Caisse de pensions du CERN a été finaliste d’un prix très prestigieux, le aiCIO Industry Innovation Awards. La Caisse n’a pas remporté ce prix, mais on pourrait en reparler bientôt : l’objectif en matière de rendement des placements ces trois dernières années a été dépassé. Ce n’est, on l’espère, que le début d’un parcours prometteur.
Ce numéro marque le début d’une nouvelle collaboration avec la Caisse de pensions du CERN. Une rubrique spéciale lui sera désormais consacrée. Le Président du Conseil d’administration de la Caisse de pensions y rendra compte régulièrement des activités de la Caisse.
Ce mois-ci, la publication aiCIO illustre Gregoire Haenni, CIO de la Caisse de pensions du CERN.
