Dans les coulisses de GS : passage obligé

Au CERN, toutes les importations et exportations du Laboratoire passent par le même filtre : le service de logistique. Au sein du groupe GS-IS, ce service est en charge de réceptionner, contrôler et distribuer toutes les marchandises destinées à l’Organisation.

 

Qu’il s’agisse des articles du Magasin du CERN, de pièces pour les expériences, d’outils, de machines et de matériaux pour les ateliers, ou d’équipements pour les utilisateurs et membres du personnel, rien n’échappe au contrôle du service de logistique du CERN, qui gère chaque année près de 70 000 arrivages, 7500 expéditions et 160 000 distributions depuis et vers les magasins et les réceptions.

« La grande majorité de nos importations provient des pays membres du CERN, indique Laurence Planque, responsable de l’import et des procédures de douane, mais nous réceptionnons de plus en plus de marchandises pour des collaborations travaillant au CERN de pays non-membres, tels que la Chine, l’Inde, le Pakistan… Toutes ces importations bénéficient de la franchise diplomatique, il nous faut donc quotidiennement gérer les procédures de dédouanement avec les services de douane français et suisse. » Une fois réceptionnées, les marchandises sont contrôlées visuellement, enregistrées, puis distribuées en interne par le service de logistique. « Il arrive parfois que l’adresse inscrite sur le bon de livraison ne mentionne aucun nom particulier, en dehors de ‘CERN’, explique Stéphanie Krattinger, responsable de l’export à Meyrin. Nous devons alors jouer à Sherlock Holmes et remonter la chaîne logistique pour trouver le destinataire, afin que les utilisateurs soient livrés au plus vite. » « Parfois, cela nécessite d’ouvrir les colis pour trouver le bon de facturation avec l’adresse exacte », ajoute Loredana Zeni-Toberer, responsable de l’import-export à Prévessin.

Une partie des membres de l'équipe du service de logistique du CERN, dans le hall de réception des marchandises de Meyrin (bâtiment 194).

Côté courrier, le service de logistique réceptionne des dizaines de milliers de lettres et petits colis chaque année (260 000 en 2013 !), dont 40 000 ont dû être ouverts l’an dernier pour, là aussi, remonter jusqu’aux destinataires.

Pour l’exportation – de matériel prêté, donné, en réparation, vendu… –  la tâche est un peu plus ardue, car tout, de l’emballage au transport, doit être pris en charge par le CERN. « Nous devons trouver la solution optimale pour des milliers de marchandises différentes, souligne Claudia Bruggmann, responsable de l’import-export des produits chimiques. Bouteilles de gaz, produits chimiques, petites pièces ou matériel de plusieurs tonnes voire dizaines de tonnes, ou de plusieurs mètres d’envergure… Chaque expédition exige une préparation particulière. » Et pour que tout se passe dans les meilleures conditions, le service de logistique ne laisse rien au hasard : emballage, protection, étiquetage et déclarations officielles, mode de transport, transporteur, route empruntée, etc., chaque étape de l’expédition est définie sur mesure. « L’export le plus complexe que nous ayons eu à organiser a été l’acheminement d’un aimant de près de 1000 tonnes jusqu’au Japon, en 2008, pour la collaboration T2K (Tokaï to Kamiokande), se souvient Patrick Muffat, responsable du service de logistique. 5 conteneurs chargés de 150 pièces détachées avaient voyagé sans encombre par la route et la mer pour atteindre la ville de Tokaï, au nord de Tokyo. » La preuve, s’il en fallait une, que le service de logistique du CERN peut relever tous les défis.


Nous rappelons aux membres du personnel du CERN qu’il est interdit d’utiliser les services d’import/export du CERN pour l’acheminement de marchandises, colis ou lettres à des fins personnelles.

par Anaïs Schaeffer