Liberté ? Egalité ? Opportunité !
Légalité des chances est devenue une priorité du CERN. Depuis que le Laboratoire a défini une politique allant dans ce sens en 1996, des progrès substantiels ont été réalisés.Légalité des chances signifie aucune discrimination à quelquendroit que ce soit, quelque soit le sexe, la religion, lappartenance ethnique ou la sexualité. Cest dans ce but que le CERN a nommé sa première Déléguée à légalité des chances, Sudeshna Datta-Cockerill, en 1996. De 1996 à 1998, le principal objectif du programme dégalité des chances était de susciter une prise de conscience du problème et de définir des initiatives. Fin 1998, un Groupe consultatif sur légalité des chances, présidé par John Ellis, a été constitué pour soutenir les efforts de la Déléguée et pour arbitrer les cas apparents de discrimination.
Leur mission : accélérer légalité des chances au CERN. Le Groupe consultatif sur légalité des chances et la Déléguée à légalité des chances autour dun module accélérateur. De gauche à droite : Michel Mayoud, Christine Petit-Jean-Genaz, la Déléguée à légalité des chances Sudeshna Datta-Cockerill, Elena Wildner, Anne-Sylvie Cerne, Karl-Heinz Kissler, le Président John Ellis et Eva-Maria Groniger-Voss.
Le CERN ne travaille pas dans le vide, mais reçoit lappui de ses Etats Membres qui ont également pris des mesures en faveur de légalité. Cest également la priorité de lUnion européenne, qui a constaté que le CERN ne se plaçait pas au premier rang pour lemploi des femmes aux postes importants.
Lune des premières missions de la Déléguée à légalité des chances était de sassurer de limpartialité du recrutement. Un important progrès pour rétablir léquilibre entre hommes et femmes au CERN, dans toutes les catégories de poste, est tout dabord dencourager les femmes à poser leur candidature.
Les annonces de postes vacants sont désormais rédigées au genre neutre, de manière à éviter la discrimination dès le début. Ensuite, lorsque toutes les candidatures sont enregistrées, des efforts sont réalisés pour que le nombre de candidates retenues à lentretien corresponde à la proportion de femmes postulantes. Enfin, tous les comités de sélection sont désormais constitués dhommes et de femmes. En 1994, le CERN ne comptait que 6,9% de femmes recrutées pour 14% de candidatures féminines. En 1999, le Laboratoire a enregistré 20% de candidates et 20% de nouvelles recrues féminines. Ce progrès a été accompli sans discrimination positive ou quotas, simplement en sensibilisant au problème de légalité, tout en sassurant bien sûr que le poste revenait à la personne la plus compétente. Le résultat est visible : des femmes ingénieurs en travaux civils ou des opérateurs ? sur laccélérateur se rencontrent plus souvent au Laboratoire. Une réalité quotidienne inconnue il y a quelques années.
Mais, même si les choses se sont améliorées sur le front des recrutements, le travail du Délégué est loin dêtre achevé. Par exemple, un suivi du recrutement des contrats fixes ou à durée indéterminée doit être réalisé, et la question du déroulement de carrière se pose. Une fois les femmes recrutées, vont-elles bénéficier des mêmes avancements que les hommes?
Un autre aspect de lattribution du Délégué à légalité des chances concerne lenvironnement de travail. Un équilibre entre travail et vie de famille est important pour tous, hommes ou femmes. Pour cette raison, la flexibilité du travail est encouragée.
Autre question : le harcèlement sexuel ou moral. Dans une circulaire administrative récente, le Laboratoire a clairement expliqué sa position concernant le harcèlement, comme la exposé le Groupe consultatif sur légalité des chances. Lorganisation considère toute forme de harcèlement comme totalement inacceptable et la traite en conséquence. Mais le CERN doit encore être plus attentif à ce qui constitue une offense par certains mais qui ne serait considéré que comme une simple plaisanterie par dautres, et quelles procédures doivent être adoptées pour résoudre les cas qui surviennent.
La Délégué à légalité des chances et son groupe consultatif ont dores et déjà abordé un nombre de cas possibles de discrimination et de harcèlement, dont des questions liés aux handicaps, à la nationalité, à la discrimination raciale ou sexuelle. Autant que possible, ils ont essayé de résoudre les problèmes de manière bienveillante, en évitant les procédures disciplinaires.
La mise en place dune politique active dégalité des chances et la nomination dune Déléguée qui consacre 20% de son temps à cette question a déjà porté ses fruits. Le temps aidant, on peut espérer que la population du CERN devienne le reflet dune société multiculturelle moderne. Que rêver de mieux ?