Le CERN accueille une session de formation sur le management international

Le 2 octobre, le CERN a accueilli au Globe pour la première fois une session de formation sur le management international, à l’intention de cadres dirigeants suisses, dans le cadre d’un programme de formation de haut niveau d’une durée d’un an, à temps partiel, sur le management avancé.

Le CERN est souvent considéré comme le lieu de tous les records : l’endroit le plus froid de l’univers, l’accélérateur le plus puissant du monde, le plus grand volume de données produit.

Si le CERN est un lieu d’excellence scientifique, il s’appuie également sur une infrastructure de management qui se doit d’être aussi moderne que les moyens de recherche utilisés. Le 2 octobre, la Section Formation et perfectionnement du Département HR animait une session de formation pour 60 participants venus au CERN approfondir la question du management international auprès d’une institution unique en son genre, dans laquelle cette question occupe une place centrale.

C’est une première pour une telle manifestation au CERN. L’initiative est venue de SKU, organisme à but non lucratif, qui a demandé à l’équipe chargée de la formation au management du CERN d’organiser cette session dans le cadre d’un séminaire d’une semaine sur le management international tenu à Genève. Au programme également, une visite de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et de plusieurs institutions des Nations Unies. Les participants étaient des cadres ou cadres dirigeants venus de Suisse alémanique, notamment des directeurs financiers ou généraux d’organisations des secteurs public et privé, désireux d’en savoir plus sur la façon dont le CERN traite certaines questions de management.

Le thème principal était la gestion par le CERN de ses effectifs cosmopolites : des membres du personnel issus de 20 États membres et quelque 8000 « visiteurs » venant de 111 pays. D’autres thèmes ont été abordés, comme la gestion des différences culturelles, liées aux origines géographiques ou aux professions, et la question de la circulation de l’information et du transfert de compétences pour des projets dont la durée se compte en années.

Il a été question également de la gestion des ressources humaines, de la conduite de projets inter-institutionnels mondiaux sur des durées très longues, des technologies de l’information et de la pratique en matière d’achats, qui doit être acceptée par tous les États membres.

La session a permis de décrire les solutions concrètes et les ressorts de motivation utilisés dans la gestion de ce personnel aux cultures et origines diverses. Des formations et de fréquentes réunions permettent aux personnes de se retrouver et de constituer des réseaux. Comme l’explique Sudeshna Datta-Cockerill, Chef de la section Formation et perfectionnement de HR : « Le fait de vivre une expérience commune dans le contexte de cours de formation et de réunions permet aux gens de rencontrer personnellement des collègues qu’ils ne connaissent que de nom et de mieux comprendre comment travaillent les différents services de l’Organisation. » S’agissant de la gestion au niveau mondial, Lyn Evans, Chef du projet LHC, a exposé la méthode de l’analyse de la valeur acquise, outil de gestion de projet qui permet d’analyser en continu l’évolution des travaux et des coûts dans le monde entier, et de suivre très précisément l’avancement d’un projet.

Il a également été souligné qu’un moteur essentiel des projets menés au CERN est tout simplement la passion pour la science. Enrico Chiaveri, Chef du département HR, a expliqué aux participants que les barrières culturelles s’effacent bien souvent quand les équipes partagent des objectifs communs. « Chacun parle la même langue, celle de la science, et la passion et l’enthousiasme que suscitent les projets entrepris au CERN sont largement partagés et aident à lisser toutes les différences, parce qu’en définitive tous visent le même but. »

Les participants ont pu visiter divers sites du CERN, notamment le centre de calcul, la fabrique d’antimatière et ATLAS. Ces visites, organisées par Silvia Schuh, coordinatrice du programme de formation technique de HR, ont permis de mesurer concrètement la dimension des défis de management décrits pendant la matinée.

SKU s’est dit disposé à renouveler l’expérience. Des contacts ont également été pris par d’autres organismes souhaitant participer à des programmes de ce type. Cet intérêt semble venir en partie du fait que le CERN fait face à des problèmes que ne rencontre aucune autre institution. « Le CERN est sans aucun doute unique en son genre, a expliqué l’un des participants. Alors que les autres organisations internationales sont animées par des mobiles essentiellement politiques, au CERN, ce qui est déterminant, c’est la culture propre à la communauté scientifique. »

C’est la première fois qu’il était demandé au CERN d’organiser une manifestation à cette échelle, et dans le domaine de la gestion. Étant donné le succès rencontré, ce ne sera sans doute pas la dernière.