Renforcement de la collaboration entre le CERN et l’Inde

Lundi 22 juin, le professeur Bikash Sinha, directeur de l’Institut de physique nucléaire Saha (SINP) et du Centre du cyclotron à énergie variable (VECC) à Calcutta en Inde, et le professeur Rolf-Dieter Heuer, Directeur général du CERN, ont signé de nouveaux protocoles à l’accord de longue date entre le Commissariat indien à l’énergie atomique et le CERN. Ces protocoles établissent un cadre pour la collaboration entre Saha, VECC et l’expérience ISOLDE au CERN dans le domaine de la physique nucléaire des basses énergies.


Le professeur Bikash Sinha, directeur de l’Institut de physique nucléaire Saha (SINP) et du Centre du cyclotron à énergie variable (VECC) à Calcutta en Inde, et le professeur Rolf-Dieter Heuer, Directeur général du CERN, lors de la signature du protocole.


Le professeur Bikash Sinha et le directeur de la recherche Sergio Bertolucci (au centre), avec les représentants des collaborations ISOLDE et RD51.

L’Inde possède une longue tradition de la physique nucléaire fondamentale et de la chimie nucléaire. Le SINP est un institut de pointe dans le domaine de la recherche fondamentale et de la formation en sciences physiques et biophysiques, avec des compétences particulières en spectroscopie et en chimie nucléaires. Le VECC est la principale unité de R&D du Département de l’énergie atomique du gouvernement indien. Ce centre est dédié aux travaux de recherche et de développement aux frontières des hautes énergies dans les domaines de la science et de la technologie des accélérateurs, de la science nucléaire (théorique et expérimentale), de la science des matériaux, de l’informatique, ainsi que dans d’autres domaines connexes. ISOLDE est au CERN une installation de tout premier plan pour la production et l’utilisation de faisceaux d’ions radioactifs.

Les scientifiques des deux instituts indiens se réjouissent à l’idée de développer des expériences en spectroscopie et en chimie nucléaires à ISOLDE, qui élargiront et enrichiront le champ d’étude du programme ISOLDE. Les instituts indiens, qui développent actuellement un projet d’installation à faisceau radioactif à Calcutta, tireront bénéfice de l’expérience acquise à ISOLDE au fil des années. Ils participeront à des travaux communs de recherche et de développement sur les matériaux des cibles, sur les cibles haute puissance, ainsi que sur les sources d’ions et les cavités accélératrices supraconductrices pour noyaux lourds. Ces protocoles constituent une facette nouvelle et essentielle de la collaboration entre l’Inde et le CERN qui, outre la physique des particules de haute énergie, la physique des ions lourds et le développement d’accélérateurs, inclut désormais les basses énergies.

Quelques instants plus tard, le professeur Sinha et le professeur Bertolucci, directeur de la recherche et de l’informatique du CERN, ont signé un autre accord concernant la participation de l’Institut de physique nucléaire Saha à la collaboration RD51. Cette collaboration vise à développer des détecteurs gazeux à micropistes comme les GEM, ainsi que les détecteurs à pixels Micromegas et Ingrid destinés à la recherche fondamentale et appliquée. Si leur usage est répandu en physique nucléaire et des hautes énergies, ces détecteurs sont utilisés dans de nombreux autres domaines, comme en astroparticule, et dans des applications telles que l’imagerie médicale, les sciences des matériaux, la géologie et les inspections de sécurité. La collaboration compte 64 instituts de 20 pays répartis sur 4 continents, et environ 350 participants. L’Institut Saha apporte sa contribution dans le domaine de la simulation des détecteurs et a développé un progiciel permettant de calculer le champ électrique d’un dispositif donné en se basant sur la méthode des éléments finis de frontière. La collaboration RD51 compte réaliser un travail fructueux sur des questions de simulation, et vient en aide aux collègues indiens dans la construction, les essais et l’exploitation des détecteurs gazeux à micropistes.

Cette journée, qui constitue une étape importante des relations entre l’Inde et le CERN, débouchera certainement sur des développements techniques de pointe et de nouveaux résultats scientifiques passionnants.