L’avenir de la physique des neutrinos

Du 1er au 3 octobre, le CERN a tenu le premier atelier où il était question de l’orientation stratégique de la physique des neutrinos au niveau européen. De nombreux spécialistes sont venus du monde entier pour y participer, montrant ainsi la vitalité de ce domaine de recherche.

L’atelier de stratégie européenne pour une physique des neutrinos est le deuxième d’une série organisée par le CERN, qui entend ainsi coordonner les efforts et définir les orientations stratégiques futures de la recherche européenne en physique. Le premier atelier, qui s’est déroulé en mai, a défini les meilleurs projets présentant des objectifs scientifiques d’excellence que seules les installations du CERN peuvent permettre d’atteindre. Ces projets font maintenant l’objet de discussions dans la communauté et au sein des comités scientifiques du CERN.

Pour ce second atelier, centré sur la physique neutrino, les organisateurs ont choisi d’adopter la même démarche ascendante. Plus de 250 personnes ont participé à l’événement et 44 affiches ont été présentées lors d’une session distincte. Contrairement au premier atelier, le but premier n’était pas de dégager des propositions précises. Après une brève présentation de la situation actuelle, la discussion a débouché sur les voies qui pourraient être suivies à l’avenir : les faisceaux et les technologies de détecteurs adaptés, et aussi la stratégie de base en matière de sélection des futures propositions.

« De toute évidence, dans deux à trois ans, la communauté scientifique devra décider quelle orientation donner au futur de la physique des neutrinos », explique Ewa Rondio, l’une des organisatrices de l’atelier. À l’heure actuelle, il n’y a pas encore de direction définie. L’un des buts de l’atelier était de permettre l’établissement d’une feuille de route pour que soient abordées de façon cohérente les différentes questions : comment se préparer au mieux avant d’arriver à une décision, notamment en ce qui concerne les essais de faisceaux et leur évaluation, et comment décider des activités de R&D les plus prometteuses. »

Des scientifiques venus du Japon et des États-Unis ont également pris part à l’atelier. « On ne peut définir la stratégie européenne en matière de physique des neutrinos sans prendre en compte ce qui est décidé dans le reste du monde. Ces activités s’inscrivent dans une démarche mondiale, » explique Ewa.

Évidemment, les résultats de ces premières discussions ne seront visibles qu’une fois que les expériences neutrino actuelles et l’ensemble du paysage de la physique (des techniques de détecteur à la cosmologie, sans oublier les nouveaux résultats attendus du LHC) auront indiqué la voie à suivre. Ceci dit, « le premier résultat de cet atelier, c’est d’avoir permis aux participants de mieux connaître les projets des autres ; cela pourra les aider à construire des réseaux et à préparer des propositions conjointes pour les projets de R&D, » fait remarquer Ewa. Toutes les présentations qui ont été faites (oralement ou sous forme d’affiche) ainsi que les discussions qui se sont tenues à cette occasion seront publiées (dans le yellow book), en début d’année prochaine.

Le CERN s’est engagé dans cette voie afin de susciter les premiers débats au sein des différents groupes qui composent le paysage de la physique. Les prochains ateliers aborderont les thèmes suivants : « la physique et la santé en Europe » (du 2 au 4 février 2010) et « l’astrophysique des particules et la cosmologie » (dates à déterminer).

Bulletin CERN