Juan Antonio Rubio Rodriguez (1944 – 2010)

C’est avec une grande douleur et un profond chagrin que nous avons appris la disparition, le 16 janvier 2010, de Juan Antonio Rubio Rodriguez.
Né à Madrid le 4 juin 1944, Juan Antonio obtient son doctorat en physique à l’Universidad Complutense de Madrid en 1971. D’abord boursier du CERN (1968 – 1971), il travaille ensuite au JEN (actuellement le CIEMAT) en tant que chercheur (1971 – 1976), chef du groupe de physique des hautes énergies (1977 – 1981), chef de la Division de physique des particules (1981 – 1983), directeur de la recherche fondamentale (1983 – 1987) et directeur scientifique (1984 – 1987).
Il jouera un rôle déterminant dans l’adhésion de l’Espagne au CERN approuvée par le gouvernement espagnol à la fin de fin 1982, et ratifiée par le parlement espagnol en juin 1983.
Juan Antonio arrive au CERN en 1987, où il occupe les postes de chef de groupe (1987 – 1990), conseiller scientifique auprès du Directeur général (1990 – 2000) et chef de la division Éducation du public et transfert de technologie (ETT) (2001 – 2004).
Tout au long de cette période, il est également coordinateur pour l’Amérique latine et participe à l’élaboration du réseau HELEN, qui a permis de rétablir des relations avec la communauté latino-américaine de physique des hautes énergies et d'attirer vers l'Europe et le CERN la nouvelle génération de physiciens expérimentateurs.
À l’été 2004, il est nommé par le ministère espagnol de l'éducation et de la science en qualité de directeur général du Centre de recherches sur l'énergie, l'environnement et la technologie (CIEMAT).
Il mène ses travaux de recherche en physique expérimentale des particules, d’abord dans les chambres à bulles de 80 cm et de 2 m, puis auprès du Spectromètre hybride européen (EHS) et des expériences Mark J et L3. Juan Antonio s’intéresse particulièrement au transfert de technologie des travaux de physique des hautes énergies, ainsi qu’aux questions liées à l’éducation, à la communication et à la sensibilisation. Il est l’auteur ou le co-auteur de plus de 360 publications scientifiques et d'une quarantaine d'articles sur la vulgarisation de la physique.

 

 

Au CIEMAT, il se lance dans une réorganisation profonde de l’institution en décentralisant celle-ci et en défendant des projets pour la production d’énergies de substitution.
En 2009, Juan Antonio reçoit le prix « Rey Jaime I » des nouvelles technologies en reconnaissance de ses travaux de développement et de ses recherches d’avant-garde dans les domaines des énergies renouvelables (comme l’énergie thermo-solaire), de la fission commandée par accélérateur, de la fusion par confinement magnétique et du recyclage des déchets nucléaires.
Avec la disparition de Juan Antonio, nous perdons un membre dynamique de notre communauté dont la renommée dépassait les limites du CERN, une personne inlassable capable de prendre des responsabilités et de se charger de projets à des niveaux extrêmement élevés, et, par-dessus tout, un formidable ami.

Ses collègues et amis

 

Juan Antonio Rubio, (cinquième à partir de la droite), directeur général du CIEMAT (Madrid), lors de la photo de groupe de l'équipe espagnole qui a participé à la mise en service de LHC en 2008.

par His colleagues and friends