« Je suis impatient de voir ce que la nature a choisi ! »

En ce début d’année, le professeur Guido Altarelli, physicien au CERN et à l’Université de Rome, s’est vu remettre deux récompenses : le prix Julius Wess, de l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT), et le prix Sakurai, décerné par l’American Physical Society.

 

Guido Altarelli (à gauche), lors de la remise du prix Julius Wess, à Karlsruhe, le 16 janvier dernier.

Guido Altarelli a plutôt bien attaqué l’année. Récompensé pour l’ensemble de sa carrière de deux prix prestigieux, à quelques semaines d’intervalle, le physicien n’attend plus qu’une chose… le boson de Higgs !

« Je suis impatient de voir ce que la nature a choisi ! », avoue-t-il dans un sourire. Compréhensible, quand on sait que Guido Altarelli attend ces réponses depuis ses débuts en physique des particules. Théoricien au CERN depuis plus de vingt ans, il a toujours travaillé en étroite collaboration avec les expériences, d’abord au SPS, puis au LEP et au LHC. Alors aujourd’hui, après les avancées significatives qu’a connu l’année 2011, Guido trépigne : « En tout cas, une chose est sûre, ça va faire le ménage ! Certaines théories, jusqu’ici dans l’ombre, seront mises en lumière, quand d’autres devront être abandonnées. Reste à savoir qui a parié sur le bon cheval… »

Si Guido avoue être déjà très satisfait du large domaine d’exclusion du Higgs, il compte donc résolument sur 2012 pour savoir si, oui ou non, le Higgs du Modèle standard existe ; en d’autres termes, s’il se trouve effectivement dans l’étroite fenêtre à basse énergie mise en évidence par les expériences. « En revanche, plaisante Guido, si les expériences finissent par trouver un Higgs de masse supérieure à 600 GeV, ce sera la preuve d’une conspiration. Ça voudra dire que la nouvelle physique aura réussi à nous faire croire que le Higgs était standard et léger ! » Une bonne blague à laquelle certains physiciens riraient certainement… jaune.

par Anaïs Schaeffer