Symétrie parfaite entre l’art et la science

Symmetry, un film sur la science, la vérité et l'identité, est le premier projet artistique à bénéficier du soutien du Comité consultatif pour la culture du CERN, après un rigoureux processus d’examen collégial. Le projet réunit six artistes issus de milieux artistiques et culturels différents : à eux seuls, que ce soit par leur nationalité ou leur lieu de domicile actuel, ils représentent six pays et trois continents. Ensemble, ils ont récemment visité le CERN pour découvrir l’Organisation et préparer le tournage du film, qui aura lieu pendant la période d’arrêt, en 2013.

 

Lukas Timulak danse dans le rôle du chercheur du CERN. (Copyright Tim Georgeson, 2012).

L’émerveillement se lit dans leurs yeux alors qu’ils essaient d’exprimer ce qu’ils ont vu et entendu durant la journée. « Tous ces câbles, toutes ces bobines... c’est tellement complexe ! », s’exclame Claron McFadden, le soprano de la bande. « Le bruit à LHCb était impressionnant et celui au centre de calcul encore davantage ! », ajoute Dirk Haubrich, compositeur. « Cette expérience a été incroyable, j’ai pu découvrir un monde qui m’était complètement inconnu », s’enthousiasme Lukas Timulak, danseur et chorégraphe. À leurs côtés se trouvent Tim Georgeson, photographe, qui prête une oreille attentive, Constant van Panhuys, producteur, et Ruben van Leer, directeur et tête pensante du projet.

Ensemble, ces six artistes vont créer un film de 20 minutes, qui ressemble à première vue à un opéra dansé. En réalité, il s’agit de bien plus que cela. L’œuvre intégrera des visuels obtenus à partir des données de CMS et de la technologie de capture des mouvements, utilisée dans les films d’animation pour reproduire les mouvements humains de la façon la plus réaliste possible. Des programmateurs à l’esprit créatif utiliseront ensuite ces données pour créer des images qui seront intégrées au film à des moments précis. L’équipe a aussi pour objectif de filmer les fluides corporels à l'intérieur du corps de Lukas, le danseur. « De cette manière, les images dans le film s'inscriront dans la continuité de la danse, de façon totalement abstraite, mais en faisant référence à un élément vraiment réel », explique Ruben.

Pendant leur séjour de deux jours au CERN, à la mi-février, les artistes ont travaillé dur pour enregistrer divers sons et la voix de Claron McFadden en différents endroits du Laboratoire, afin de composer la bande originale du film. Ils ont également filmé quelques scènes de danse pour les inclure dans une bande-annonce accrocheuse qui devrait leur permettre de trouver des fonds pour terminer le projet. « Financer et diffuser ce genre de film est plutôt inhabituel, explique Constant van Panhuys. Nous allons donc envoyer cette bande-annonce à un certain nombre de diffuseurs européens pour éveiller leur intérêt. »  Une fois le film terminé, l’équipe espère pouvoir donner vie à ce projet sous d’autres formes, à savoir une installation vidéo, un livre ou même un opéra sur scène. « Tout le monde au CERN s’est montré très réceptif à notre projet, se réjouit Ruben. Certains nous ont suivis pendant les prises de vue ; c'était très stimulant et très enrichissant. Nous avons tellement appris au CERN... J’espère qu'en retour, avec notre projet, nous pourrons donner quelque chose à tous ceux qui y travaillent. »

Vous pouvez suivre le processus créatif de l’équipe de Symmetry sur son blog.
Il s’agit d’une initiative Arts@CERN. Pour plus d’informations, consultez le site web.

Synopsis

Pour tenter d’échapper à sa vie, Lucas abandonne une carrière naissante au CERN et se retrouve sur un immense lac gelé. Une danse rituelle avec une chamane dont il fait la rencontre l'aidera à comprendre que la grandeur de la vie se cache dans les plus petites parties du corps humain. La danse, une aria, des projections de données et des flocons de neige incarnent la recherche existentielle de Lucas, pour découvrir qui il est et comprendre son rapport avec le monde qui l'entoure.

Extrait de www.symmetrymovie.com/symmetry_filmplan.pdf (en anglais).

 

par Joannah Caborn Wengler