Dernières nouvelles du LS1 : ça souffle !
Après l’étape du test de pression (voir ici) vient celle, tout aussi essentielle, du nettoyage de la machine. Soumises depuis près d’un an à de nombreuses interventions, certaines zones de l’accélérateur ont en effet accumulé, au fil du temps, poussières et autres résidus.
Pour les débarrasser de ces impuretés, le groupe Cryogénie (TE-CRG) a une solution simple et efficace : le soufflage à l’hélium (flushing en anglais). « Nous faisons circuler du gaz hélium dans toute la machine, aussi bien dans les lignes de distribution cryogénique que dans les aimants, explique Gérard Ferlin, responsable des opérations de flushing. Ce flux de gaz déplace les débris, que nous récupérons dans un filtre placé à la sortie. »
Pour pouvoir tout emporter sur son passage, l’hélium circule à une vitesse comprise entre 15 et 40 m/s, très supérieure à la vitesse de circulation en période d‘exploitation. « Il arrive bien sûr que certains débris restent bloqués dans l’une ou l’autre partie de la machine, indique Gérard Ferlin. Cependant, si notre fort flux d’hélium ne parvient pas à les déloger, il y a très peu de chances qu’ils le soient a posteriori. Or ce sont surtout les débris ‘voyageurs’ que nous craignons. »
Une exception néanmoins : les débris métalliques, tels que copeaux de métaux ou résidus de soudure, qui, bloqués ou non, peuvent provoquer des courts-circuits. « Ce sont nos plus grands ennemis, insiste Gérard Ferlin. Ils peuvent provoquer l’arrêt de la machine, ce qui est très lourd de conséquences. » Ainsi, pour s’assurer qu’aucun bout de métal ne génère de problèmes dans l’accélérateur, le groupe Cryogénie passe le relais à l’équipe TE-MPE, en charge des tests de qualité électrique (ELQA). En mesurant les paramètres électriques de la machine, ils peuvent repérer les non-conformités engendrées par d’éventuels résidus métalliques.
Lundi 24 février, après deux semaines d’intense soufflage, le groupe Cryogénie a achevé le flushing du secteur 6-7. « Nous sommes très satisfaits de l’état de ce secteur, se félicite Gérard Ferlin. Les filtres étaient en effet particulièrement propres, preuve du soin apporté par les équipes dans les opérations de consolidation et de réparation ! » Prochain secteur sur la liste : le 8-1. S’il s’avère aussi propre que le précédent, les équipes envisagent de raccourcir l’opération de flushing : « Cela permettra de gagner du temps sur le calendrier, ce qui est toujours bienvenu… », conclut Gérard Ferlin.
Pendant ce temps, ailleurs Au LHC, le projet SMACC a désormais rattrapé son retard. Toutes les opérations en cours sont à nouveau conformes au calendrier. Les boîtiers d’alimentation électrique (DFBA) des points 6 et 8 sont toujours en cours de reconnexion. La consolidation des DFBA dans les autres secteurs de l’accélérateur avance par ailleurs à un très bon rythme, certaines interventions présentant même une avance de plusieurs semaines sur le calendrier. Les tests de contrôle de qualité électrique ont été menés à bien dans tous les secteurs de la machine (voir photo). Pas moins de 10 000 connexions électriques ont été testées, ce qui représente le nombre impressionnant de 100 000 mesures électriques. Du côté des injecteurs, le système d’accès est en phase de remise en service. Au Booster du PS, les équipes travaillent actuellement sur l’instrumentation de la ligne de faisceau et du vide. Certaines opérations menées actuellement le sont en prévision du deuxième long arrêt technique (LS2), notamment l’identification des câbles, ainsi que quelques travaux de génie civil. |
par Anaïs Schaeffer