Dernières nouvelles du LS1 : la remise des clés d’ATLAS

Après avoir mené à bien plus de 250 lots de travaux sur l’ensemble du détecteur et le site de l’expérience, les équipes d’ATLAS et du CERN ayant participé aux opérations du LS1 rangent à présent leurs outils avant de lancer la phase de mise en service, en prévision du redémarrage du LHC. Le détecteur géant est maintenant plus efficace, plus sûr et même plus écologique que jamais grâce aux très nombreux travaux réalisés ces deux dernières années.

 

L'ensemble du détecteur et la caverne de l'expérience ont été passés au peigne fin, en prévision du redémarrage du LHC.
 

Des centaines de personnes mobilisées, plus de 3 000 interventions certifiées, des pièces énormes et délicates du détecteur entièrement rénovées : le détecteur ATLAS qui enregistrera des données pendant la deuxième période d’exploitation est une machine flambant neuve, qui, bientôt, sera à nouveau entre les mains des milliers de scientifiques qui se préparent pour l’exploitation à haute énergie de l’accélérateur LHC.

« Pendant le LS1, nous avons amélioré l’infrastructure de base d’ATLAS et quelques-uns de ses sous-détecteurs, explique Beniamino Di Girolamo, coordinateur technique d’ATLAS. Le détecteur peut à présent utiliser davantage de puissance électrique en toute sécurité ; il est mieux protégé contre les problèmes électriques inattendus, qui entraînaient des interruptions de la prise de données ; ses systèmes de refroidissement et de ventilation ont été rénovés et sont plus puissants, et de tout nouveaux tubes de faisceau en aluminium remplacent les anciens tubes en acier inoxydable ; enfin, nous avons amélioré notre détecteur à pixels en y ajoutant une nouvelle couche au plus près du centre, et avons résolu certains problèmes électriques et optoélectroniques qui entraînaient une dégradation rapide des trois autres couches de pixels et des disques – des composants essentiels du système de trajectographie. »

Des améliorations ont par ailleurs été apportées dans le but de réduire l’impact d’ATLAS sur l’environnement. « Le système initial de refroidissement des détecteurs internes fonctionne avec des fluorocarbures, continue Beniamino Di Girolamo. Nous utilisons maintenant du CO2 pour la couche la plus proche du centre ; l'effet de serre est largement plus faible et cela nous permet de réduire considérablement l'empreinte écologique du détecteur en cas de fuites. Nous avons également colmaté les fuites existantes dans les chambres du spectromètre à muons. Différentes sections des tubes de faisceau ont également été remplacées afin de réduire l’utilisation de matériaux facilement activés dans l’environnement de l’expérience. Cela simplifiera les phases de mise hors service au terme de l'exploitation. »

Après deux ans de dur labeur, les équipes d’ATLAS terminent maintenant les opérations dans la caverne avant de commencer la mise en service de l’ensemble du détecteur. « Nous venons de terminer la phase très délicate du nettoyage, qui doit être réalisée avant d'enclencher le toroïde, ajoute Beniamino Di Girolamo. L'ensemble du détecteur et la caverne de l'expérience ont été passés au peigne fin pendant plus de cinq jours par des dizaines de membres d'ATLAS, afin de repérer le moindre objet métallique minuscule qui serait resté à proximité de l'expérience après les travaux. Nous sommes maintenant prêts à entamer la phase finale de la mise en service. »

La collaboration a commencé le compte à rebours et tous ses membres ont hâte de fermer le détecteur en prévision du début de la nouvelle exploitation. Il y a tout de même un inconvénient : ce site d’expérience très populaire, qui a accueilli plus de 37 000 visiteurs en deux ans, ne sera plus ouvert aux visites jusqu’au prochain long arrêt. C’est le prix à payer pour faire de la physique !

Pendant ce temps, ailleurs …

Le vendredi 28 novembre, de nouvelles « transitions d'entraînement » auront lieu dans le secteur 6-7 (lisez les dernières nouvelles du LS1 de la semaine passée pour en savoir plus sur la transition de ce secteur). Pendant ce temps, au point 8, les équipes sont en train de résoudre un problème sur une installation cryogénique et de procéder à la maintenance des systèmes de refroidissement et de ventilation.

Les tests CSCM sont terminés dans le secteur 4-5, et ils commencent maintenant dans le secteur 3-4. Dans le secteur 4-5, le refroidissement de 20 K à 1,9 K se passe bien, et il s’est récemment terminé dans le secteur 2-3. Les tests ELQA ont lieu dans les secteurs 2-3 et 7-8, et les tests de mise sous tension sont en cours dans les secteurs 1-2, 5-6 et 6-7.

 

par Antonella Del Rosso, Katarina Anthony