Six nouveaux projets pour rapprocher le CERN et la société

En 2016, le Fonds pour le transfert de connaissances a versé plus de six cent mille francs suisses à six projets.

 

Les racks informatiques du centre de données du CERN, le cœur de toute l’infrastructure scientifique, administrative et informatique du CERN.

Afin de réduire le fossé séparant technologie et société, le CERN a choisi de financer six nouveaux projets. À l’issue d’une sélection, ceux-ci ont reçu plus de 600 000 francs suisses (542 766 euros) du Fonds pour le transfert de connaissances, créé pour optimiser la diffusion des technologies du CERN et leur impact sur la société.

Les projets retenus mettent les technologies du CERN au service de nombreux nouveaux domaines, au-delà de la physique des hautes énergies ; on citera notamment l’imagerie médicale (utile pour le dépistage de cancers), l’industrie aérospatiale, l’informatique en nuage de nouvelle génération, la radioprotection et la préservation numérique. Ces techniques ont été élaborées au CERN par plusieurs départements de recherches : Ingénierie, Technologies de l’Information, Faisceaux et Physique expérimentale, initialement pour diverses utilisations en physique des hautes énergies.

Depuis la création du fonds en 2011, 38 projets ont pu bénéficier de dotations allant de 15 000 à 240 000 francs suisses, sur une ou plusieurs années.

L’un des projets, financé par la section des Applications Médicales, relève du domaine de la tomographie par émission de positons (TEP) non invasive, qui peut permettre de poser un diagnostic précoce de cancer chez un patient. « Le niveau de maturité de la technologie est souvent bien en-deçà de celui exigé par les normes industrielles », commente Manuela Cirilli, chef de la section Applications médicales au CERN. Manuela Cirilli, qui a commencé à travailler au CERN en tant que physicienne, s'est passionnée au fil du temps pour les possibles applications médicales de la technologie des détecteurs et des accélérateurs du CERN, et pour la façon dont celle-ci pourrait résoudre des problèmes de société. « Le Fonds pour le transfert de connaissances facilite la commercialisation des technologies du CERN, de sorte que la société puisse rapidement en profiter », ajoute-t-elle.

Ce n’est pas la seule utilité du fonds ; en effet, celui-ci a aussi pour objectif de renforcer la coopération public-privé, un moyen avéré d'accélérer le processus d'innovation. D’importantes sociétés industrielles, mais aussi des hôpitaux, des universités, de jeunes entreprises et parfois des entreprises dérivées sont autant d'acteurs impliqués dans le développement technologique financé par le fonds. Des partenariats sont conclus dans de nombreux pays, ce qui témoigne de la portée internationale du CERN. 

L’enrichissement du capital humain est également au cœur des activités du Fonds pour le transfert de connaissances. Les dotations aident à financer les matériels et équipements, mais permettent aussi aux équipes du CERN de recruter des membres associés, des étudiants techniques ou des doctorants pour participer aux activités de R&D. Ces nouveaux collaborateurs acquièrent des connaissances en matière d’industrialisation de produits et de gestion de projets, et quittent le CERN en ayant noué des liens directs avec l’industrie. Cela représente un atout pour leur carrière et permet de faire profiter le monde industriel des connaissances du CERN.

Avec le processus de transfert de connaissances, l’objectif du CERN n’est pas de faire du profit, mais d’optimiser les effets positifs de ses travaux sur la société. Pour cette raison, une partie des revenus générés par d'autres activités de transfert de connaissances est directement réinvestie dans le fonds.

Les membres du CERN travaillant sur de nouvelles technologies ou connaissances susceptibles d’être transférées peuvent s’adresser au groupe Transfert de connaissances. Le Fonds pour le transfert de connaissances invite tout chercheur, ingénieur ou technicien du CERN qui souhaiterait présenter une demande pour le prochain appel à propositions à contacter le plus tôt possible son coordinateur INET ou le groupe Transfert de connaissances, afin d’évoquer les possibilités qui lui sont offertes.


Pour en savoir plus :

par Anaïs Rassat, Knowledge Transfer Group