Ce qu’en disent des scientifiques roumains

À l’heure où la Roumanie devient État membre du CERN, des scientifiques roumains nous disent comment ils envisagent cette nouvelle ère pour leur communauté.

 

Des membres roumains des équipes d’ATLAS au CERN. De gauche à droite : Dan Ciubotaru, Michele Renda, Bogdan Blidaru, Alexandra Tudorache, Marina Rotaru, Ana Dumitriu, Valentina Tudorache, Adam Jinaru, Calin Alexa.

Le 17 juillet 2016, la Roumanie est devenue le vingt-deuxième État membre du CERN, 25 ans après la signature du premier accord de coopération. « Le CERN et la Roumanie ont déjà une longue et forte tradition de collaboration, explique Emmanuel Tsesmelis, chargé des relations avec les États membres associés et les États non-membres. Nous sommes très heureux de renforcer cette collaboration avec l’arrivée de la Roumanie comme vingt-deuxième État membre du CERN, ce qui promet un renforcement des échanges en matière de recherche scientifique, de technologie et d’éducation. »

La communauté scientifique roumaine au CERN s’est développée au fil des années, et compte actuellement une centaine de visiteurs scientifiques participant aux expériences LHC ALICE, ATLAS et LHCb, ainsi qu'aux expériences NA62, n_ToF, ISOLDE et à la Grille de calcul mondiale pour le LHC. Certains de ces physiciens nous font part de leurs impressions concernant cette nouvelle étape.

« Je suis très fière et très honorée de faire partie des équipes roumaines à ce moment très important, où mon pays devient État membre, déclare Valentina Tudorache, membre de la collaboration ATLAS, de l’Institut national de physique et de génie nucléaire (IFIN-HH) à Bucarest. Je suis fermement convaincue que nous aurons maintenant la possibilité de contribuer encore plus à la mission du CERN, à ce stade crucial où de nombreuses analyses sont menées en vue de la publication des résultats de la deuxième période d’exploitation du LHC », conclut-elle.

« Maintenant que la Roumanie est État membre du CERN, nous espérons que cela créera les conditions nécessaires pour renforcer les synergies, ce qui sera bénéfique de part et d’autre, déclare Mihai Petrovici, chef du Département de physique hadronique de l’IFIN-HH et chef d’une équipe roumaine d’ALICE. La communauté scientifique roumaine a ainsi la possibilité de devenir plus cohérente, plus compétitive et plus visible dans le cadre des diverses activités de recherche menées au CERN. L’accès à toutes les infrastructures du CERN sur un pied d’égalité avec les autres États membres aura un impact important sur l’efficacité et la motivation de nombreux chercheurs et de jeunes talents qui envisagent de rejoindre ce domaine de recherche en Roumanie », relève-t-il.

« Depuis le tout début, nous avons reçu un très grand soutien de l’administration du CERN et nous avons été grandement encouragés par nos collègues, explique Calin Alexa, du Département de physique des particules de l’IFIN-HH, qui est également le physicien de contact pour la Roumanie à ATLAS et le chef du groupe IFIN-HH d’ATLAS. Ce que cela va changer, c’est que les équipes roumaines au CERN auront une plus grande stabilité, manifesteront plus d’assurance et auront une structure d’appui officielle. Or cette stabilité a une importance capitale, en particulier pour les organismes de financement. »

« Le statut d’État membre de la Roumanie aura un impact majeur, en particulier pour les étudiants qui auront la possibilité de participer bien davantage aux expériences du CERN, à un stade plus précoce de leurs études, par l’intermédiaire des programmes de boursiers ou du programme des étudiants d’été », déclare Ana Elena Dumitriu, doctorante de la collaboration ATLAS et membre du Département de physique des particules élémentaires à l’IFIN-HH.

« Pour moi, ce n’est pas un aboutissement, mais plutôt une étape importante d’un long voyage qui a été entrepris il y a de nombreuses années, affirme Andrei Gheata, membre du groupe EP-SFT du CERN. Chercheurs, informaticiens, ingénieurs et techniciens participent à de nombreux projets du CERN depuis pas mal de temps, et j’ai pu observer un accroissement constant de cette participation au cours des 15 dernières années, poursuit-il. Je suis certain que cela ouvrira de nouvelles perspectives et s’avérera très bénéfique, pour la recherche comme pour l’industrie roumaine ; cela s’inscrit bien dans la mission du CERN, qui est de repousser les limites de la connaissance et de la technologie », conclut-il.

par Stefania Pandolfi