Un projet de ferme urbaine intelligente qui s’inspire du LHC

Des idées innovantes éclosent aux réunions d’entreprenariat du groupe Transfert de connaissances.

 

Les systèmes de contrôle industriel peuvent aussi être utilisés dans des fermes urbaines, par exemple pour la culture aquaponique. (Image : Exodes Urbains)

Les réunions d’entreprenariat du groupe Transfert de connaissances (KT) du CERN (appelées aussi EM-U) sont le lieu idéal pour parler d’entreprenariat et d’innovation au CERN.

Le dernier exemple particulièrement inspirant ? Le projet d’Axel Voitier, ancien ingénieur en robotique du département Ingénierie du CERN. Après presque dix ans passés à traiter des données provenant des systèmes de contrôle-commande industriels du LHC, il se consacrera dorénavant à des données permettant d’aider à gérer des « fermes urbaines intelligentes ». En effet, Axel crée en ce moment une entreprise consacrée à ce nouveau type de culture, une approche relevant de l’« internet des objets », où des systèmes de contrôle-commande sont utilisés pour gérer automatiquement des fermes urbaines.

« Les données sont devenues le nouveau pétrole, explique Axel, mais ce qui m’intéresse, c’est d’avoir une influence directe sur les utilisateurs finaux. C’est pour cela que l’aspect de la sécurité est vital : même si le projet se base sur une grande quantité de données, il doit être centré sur l’utilisateur, et non sur les données, pour être une réussite. »

Pour sa transition d’ingénieur en robotique à entrepreneur, Alex s’est appuyé sur les connaissances qu’il a acquises lorsqu’il travaillait au CERN, à la fois pour l’aspect technologique et pour l’aspect commercial.

Cela faisait un certain temps qu’il caressait l’idée de créer sa propre entreprise. Il a ensuite entendu parler des nouvelles réunions sur l’entreprenariat organisées par le groupe KT. La première a eu lieu en 2015, et Axel a saisi cette occasion d’en savoir plus sur l’entreprenariat et sur la manière dont le CERN pouvait l’aider à réaliser son rêve. « J’ai senti que mon projet personnel était soutenu par le CERN, souligne-t-il. Ce sont les informations reçues lors des réunions qui m’ont convaincu de me lancer. En fait, c’est à l’une de ces réunions que j’ai rencontré le collectif des fermes urbaines », précise-t-il.

Pour se préparer au lancement de son entreprise, il participe actuellement à un collectif de fermes urbaines appelé Exodes urbains, qui a déjà une installation aquaponique, située derrière la gare de Genève, à quelques kilomètres à peine du CERN. L’aquaponie est un système d’agriculture dans lequel les déjections de poissons d’élevage fournissent les nutriments requis pour la culture de plantes. Le système de contrôle associé est créé à partir de logiciels open source libres, une caractéristique qui va dans le sens de la tradition d’ouverture du CERN.

Quel conseil Axel donnerait-il à une personne souhaitant devenir entrepreneur ? « Préparez-vous bien, conseille-t-il. Les connaissances technologiques ne suffisent pas, et vous devriez parler de vos idées avec des entrepreneurs expérimentés. » Il ajoute que les réunions sur l’entreprenariat ont été essentielles, à la fois comme motivation et pour lui permettre de mieux définir son propre projet. Et ensuite ? Axel résume ainsi son aventure : « Ne vous laissez pas impressionner en voyant la montagne que vous aurez à gravir. »
 

Les réunions sur l’entreprenariat (EM-U) sont organisées par le groupe Transfert de connaissances du CERN. Elles ont lieu toutes les deux semaines au CERN, et sont ouvertes à tous ceux et celles qui souhaitent en savoir plus sur l’entreprenariat et l’innovation, qu’ils aient ou non un projet particulier en tête.

Chaque réunion a un thème principal, parfois présenté par des intervenants externes invités. Parmi ceux-ci, il y a eu notamment des experts de centres d’incubation et d’écoles de commerce, et des entrepreneurs. Les réunions visent à encourager les échanges sur le thème du jour.


Pour plus d’informations et pour vous inscrire à la liste de distribution, rendez-vous sur : http://cern.ch/kt/meet-up.

 

par Anaïs Rassat, KT group