Xplora : la science version plaisir

Rappelez-vous ces interminables cours de sciences que vous avez subis il y a quelques années! Les leçons conventionnelles où tout reposait sur le manuel ne risquaient pas de piquer la curiosité ni d'éveiller l'intérêt des enfants. Aujourd'hui, les rôles sont inversés et les maîtres se retrouvent sur le banc des écoliers. Simplement, le cours a un thème différent: il s'agit d'apprendre à rendre les leçons de sciences attrayantes et à stimuler l'imagination de la nouvelle génération.


Des participants à la conférence Xplora observent une chambre à brouillard.

Plus de 80 professeurs et enseignants de toute l'Europe sont venus au CERN pour participer à la conférence Xplora, du 15 au 18 juin, afin d'échanger de bonnes idées pour rendre l'enseignement des sciences plus créatif. Xplora est un portail pédagogique en ligne proposant des techniques innovantes pour les cours de sciences - à l'école et ailleurs. Il s'inscrit dans le cadre du projet PENCIL (Permanent European Resource Centre for Informal Learning: le centre permanent européen de ressources pour l'apprentissage non officiel), financé par la Commission européenne. PENCIL, qui réunit 13 centres scientifiques, musées et aquariums, travaille en partenariat avec l'Université de Naples (Italie) et le King's College de Londres (Royaume-Uni) et participe à 14 projets pilotes à travers l'Europe.

L'idée est de déterminer les formules que les enfants ont préférées et de les adapter à l'enseignement. L'Istituto e Museo di Storia della Scienza, par exemple, utilise des outils multimédias pour présenter en 3D certains instruments scientifiques historiques, dont ceux que Galilée a utilisés pour ses travaux scientifiques. Dans un autre registre, le projet «Qui est le coupable?», proposé par Technopolis (en Belgique), prend la forme d'une enquête policière interactive pour apprendre la criminalistique aux jeunes de 10 à 12 ans et pour les sensibiliser à l'importance des empreintes digitales, de l'ADN et de la technologie.

Stephen Parker, chargé de projet pour la Direction générale de la Recherche de la Commission européenne, a présenté un exposé sur l'importance d'éveiller l'intérêt scientifique des jeunes et sur les défis que doit relever l'UE à l'heure où les économies du monde deviennent plus tributaires des stratégies de développement de nouvelles technologies. Dans la population active de l'UE, seulement cinq personnes sur mille optent pour la voie scientifique, contre huit ou neuf dans d'autres pays, notamment les États-Unis. Stephen Parker a souligné que ce nombre doit augmenter et qu'il faut renforcer le lien entre activités scientifiques et activités culturelles. Davantage de femmes doivent aussi choisir des filières scientifiques, en particulier les mathématiques et la chimie. Selon Eurobaromètre, les jeunes pensent que la science est trop difficile et qu'elle n'offre pas de perspectives de carrière intéressantes. «La Commission européenne a décidé de financer ces projets parce qu'il est devenu nécessaire d'améliorer la qualité et la diversité des programmes scientifiques, de renforcer les liens entre l'enseignement des sciences et les perspectives de carrière, et de se concentrer sur la recherche et l'élaboration d'une stratégie», a expliqué Stephen Parker.