Une belle page du Restaurant nº1 se tourne

Les directeurs généraux passaient, mais ils restaient. Pendant une trentaine d'années, Carmen, Christian, José, Luis et Mario ont assuré le service au Restaurant nº 1 du CERN. Ils comptabilisent 171 années d'ancienneté à eux cinq! Ils seront à la retraite avant la fin du mois. Ils avaient développé une proximité avec les Cernois, apportant chaleur et sourires, tout en conservant en toutes circonstances l'élégance et la tenue impeccable. Le Bulletin a recueilli des témoignages de nombreux Cernois qui leur rendent hommage.

Lors du pot du 15 mai, les théoriciens du CERN ont inversé les rôles. Vêtus du costume et du noeud papillon de rigueur, ils sont passés derrière les tables pour servir, notamment, les serveurs.

Quand je suis arrivée au CERN en 1974, je devais organiser des réunions pour les délégués et Mario m'a tout appris sur l'aspect restauration. J'ai été très surprise un jour quand il m'a demandée d'où je venais. J'ai répondu «d'Ayr, c'est une toute petite ville sur la côte ouest de l'Écosse», pensant qu'il ne pourrait jamais la situer. «Ah, oui» a dit Mario, «je connais bien. J'ai passé un an sur la côte d'Ayshire à l'hôtel Turnberry pour mon stage après l'école hôtelière». Figurez-vous qu'il s'agit d'un des meilleurs hôtels 5 étoiles d'Écosse et d'un des plus prestigieux de toute la Grande-Bretagne. Voilà qui a renforcé mon estime pour le restaurant tout entier. La qualité du service que nous avons toujours reçu de leur part était certainement digne d'un 5 étoiles!

Morna Robillard


Le secrétariat du Conseil a eu le plaisir d'organiser de nombreuses manifestations liées au Conseil et remercie Mario pour sa précieuse assistance et son service chaleureux. Au cours du traditionnel dîner en décembre 2006, le Conseil a rendu hommage à Mario pour l'excellence de son travail ces 40 dernières années. Tous les membres du Conseil et de ses comités se souviendront de Mario pour sa gentillesse et son attitude respectueuse, et pour les gestes personnels et attentionnés qu'il ne manquait jamais d'avoir pour eux.

Le secrétariat du Conseil


En 1993, nous étions en vacances à Cuba et nous dînions chez Augusto, un physicien qui était venu au CERN quelques années plus tôt. Il nous a demandé d'apporter une bouteille d'excellent rhum cubain à José de sa part. Il nous a raconté ces mois au CERN, loin de chez lui et seul: José avait été l'une des seules personnes qui l'avait soutenu moralement. Beaucoup se souviennent aussi que lorsque Carlo Rubbia a fait son discours devant les employés du CERN, pour son prix Nobel, il a rendu hommage au personnel du restaurant qui a été proche de physiciens comme lui, les a aidés et soutenus entre deux «shifts». Il a rappelé comme il était réconfortant de savoir qu'ils répondaient toujours présent à ceux qui avaient besoin non seulement de nourriture physique mais aussi de contact humain, pendant les longues nuits de «run».

Suzy Vascotto


Le Conseil d'administration de la Caisse de pensions n'aurait tout simplement pas fonctionné aussi bien s'il n'avait pas été précédé par un déjeuner servi par Mario et son équipe. Au cours de ces déjeuners, Mario a fait des miracles pour détendre l'atmosphère et faciliter la communication. Bien souvent c'est grâce au repas et à la courtoisie et au professionnalisme de Mario que tout le monde s'est senti un peu plus à l'aise et que l'atmosphère parfois lourde s'est muée par miracle en quelque chose de constructif.

Christian Cuénoud


En 2004, j'ai passé 10 semaines en béquilles, après m'être cassé le pied. Tous les jours, lorsque je suis venu au restaurant, ils m'ont confectionné mon plateau-repas et me l'ont apporté à table. Ils se sont occupés de moi comme si j'étais leur enfant handicapé.

Django Manglunki


Mario a toujours contribué à rendre l'atmosphère des repas officiels conviviale. En ce sens, il a eu un rôle extrêmement utile. S'il s'apercevait qu'une table était trop silencieuse, il détendait l'atmosphère, ce qui facilitait ensuite les discussions.

Friedemann Eder


J'ai toujours été frappée par leur professionnalisme et leur conception souriante du service. Ils ont affaire à des cultures, des langues, et des âges très variés, et comme un sourire est un sourire dans toutes les langues, ils semblent capables d'avoir un bon contact avec tous leurs clients si divers. J'ai vu Mario officier pendant les déjeuners officiels et il le fait avec un bon mélange de professionnalisme et de chaleur humaine. En fait, je n'arrive pas à imaginer le restaurant sans lui. J'espère qu'il y aura une grande photo de lui quand il partira afin qu'on se souvienne de lui.

Sue Foffano


Je suis venue comme simple stagiaire en 1996, durant 3 mois seulement. Presque cinq ans plus tard, je suis revenue pour un poste fixe. Carmen m'a dit, avec ce sourire si lumineux et chaleureux: «Ah, vous êtes revenue!». Les bras m'en sont tombés... Elle porte une attention très touchante aux gens.

Corinne Pralavorio


Il y a environ 25 ans, Luis passait dans les bâtiments 4 et 5 avec un chariot et sonnait à différents endroits pour prévenir qu'un petit café pouvait être servi. Avec ma collègue, nous l'avions surnommé «Ben-Hur», il a raconté cette anecdote à tous ses collègues et en rigole toujours!

Nicole Boimond-Lopez


En fait, c'est plutôt Mario qui a des dizaines d'anecdotes sur des personnages du CERN!

Danièle Lajust

De gauche à droite: Luis, Carmen, Mario, Christian et José, à l'écoute des discours des théoriciens Alvaro De Rújula et Luis Alvarez-Gaumé (à droite) lors du pot de départ organisé le 15 mai dernier.

Message de remerciement

Chers amis,

Le vrai «noyau» du CERN, c'est vous tous. Nous garderons dans notre coeur et nos pensées chaque pièce de cette formidable mosaïque humaine. Nous avons été très touchés par votre élan de générosité.

Arrivederci,
Mario

Au revoir,
Christian

Hasta Siempre
Carmen, José et Luis