Lucio Rossi reçoit un prix de l’IEEE

Lucio Rossi recevant son prix avec, à gauche, John Spargo, Président du Conseil de l’IEEE sur la Supaconductivité et, à droite, Martin Nisenoff, Président du comité des prix du Conseil sur la supraconductivité. (Photo réalisée par le Conseil de l’IEEE sur la supraconductivité).

Les aimants en place dans le tunnel et les travaux d’interconnexion touchant à leur fin, Lucio Rossi récolte les fruits de plus de quinze années d’efforts. Le pari était pourtant loin d’être gagné lorsque le physicien milanais est arrivé à la tête du groupe chargé des aimants supraconducteurs en 2001. Armé d’une étonnante énergie, Lucio Rossi, avec son équipe, a fait décoller la production de ces monstres de sophistication que sont les aimants supraconducteurs. Ce succès leur vaut aujourd’hui une reconnaissance non seulement au sein du CERN, mais également dans la communauté internationale de la supraconductivité.

Lors de la conférence «Magnet Technology», qui s’est tenue à Philadelphie, fin août, Lucio Rossi a ainsi reçu le prix du Conseil de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) sur la supraconductivité. Cette récompense est décernée aux ingénieurs, chercheurs ou managers qui ont réalisé des contributions exceptionnelles dans le domaine de la supraconductivité appliquée. C’est la troisième année consécutive que des membres du CERN sont récompensés, démontrant la place essentielle que tient le projet LHC dans le domaine de la supraconductivité. Le prix avait été décerné à Daniel Leroy en 2006 et à Romeo Perin en 2005.

Selon la mention, Lucio Rossi a été consacré pour sa direction du groupe responsable de l’acquisition des aimants supraconducteurs dipôles et quadripôles pour le LHC, pour ses contributions à la conception de divers systèmes d’aimants supraconducteurs, dont l’aimant toroïdal d’ATLAS, et pour son rôle d’enseignant à l’Université de Milan et à l’INFN, formant des futurs leaders de la communauté des aimants supraconducteurs.

Diplômé de l’Université de Milan, Lucio Rossi a débuté sa carrière en 1981 à l’Institut national italien de physique nucléaire (INFN), participant à la mise au point des premiers grands aimants supraconduc-teurs italiens, notamment le cyclotron pour ions lourds installé à Catane en Sicile. Il a également contribué au développement de l’aimant de ZEUS pour l’anneau HERA de Hambourg. En 1990, il a pris la responsabilité de la construction des aimants prototypes des dipôles principaux pour le LHC. Il a participé à la mise au point des premiers câbles longs Rutherford à 13 000 ampères. C’est cette technologie, basée sur l’alliage supraconducteur de niobium et de titane, qui constitue le cœur des aimants du LHC. À la fin des années 90, Lucio Rossi a travaillé sur un conducteur en niobium-étain (Nb3Sn), un matériau supraconducteur pour produire des champs magnétiques supérieurs à 10 Teslas et qui pourra être utilisé pour l’amélioration du LHC après 2015. Parallèlement, il a pris en charge le développement et la production du conducteur pour les aimants toroïdaux d’ATLAS. En 2001, il a été appelé par le CERN pour prendre la tête du groupe Aimants principaux et supraconducteurs (MMS), devenu groupe Aimants, cryostats et supraconducteurs (MCS), dans le département Technologie des accélérateurs (AT), poste qu’il occupe toujours aujourd’hui.