La Grille est opérationnelle : c’est officiel

Le vendredi 3 octobre fut la journée de la Grid Fest : le CERN et bon nombre de ses partenaires dans le monde entier ont célébré officiellement l’aboutissement de sept années de travaux de développement et de déploiement de la Grille de calcul mondiale pour le LHC (WLCG) et le début de son exploitation en continu.

Wolfgang von Rüden dévoile au public du Globe la sculpture de la WLCG.

Plus de 250 passionnés de la Grille se sont réunis dans le Globe : des journalistes, des partenaires industriels et un grand nombre de responsables d’exploitation qui, aux quatre coins du monde, gèrent les opérations de la WLCG réparties dans plus de 140 centres de calcul et 33 pays. Rendant honneur à une technologie de l’information avant-gardiste, la vidéo a permis à de nombreux participants de se joindre à la fête de manière virtuelle.

Les Robertson lors de la Grid Fest.

Si tout le monde a retenu son souffle pour le démarrage du LHC, la manifestation fut, elle, moins spectaculaire. Il faut dire que la WLCG fonctionne déjà à plein régime et traite de très grandes quantités de données enregistrées par les expériences à partir des rayons cosmiques. ATLAS, par exemple, stocke actuellement près d’un pétaoctet de données par mois.

Lors de la Grid Fest, Bob Jones asouligné les utilisations nombreuses et variées des grilles de calcul.

Pour illustrer la dimension planétaire de la WLCG, Ian Bird, chef du projet LCG, a présenté, par vidéo interposée, plusieurs des principaux sites : un direct impressionnant. De quoi rappeler que faire fonctionner 24 heures sur 24 un service de grille mondial constitue une vraie gageure. Des messages de félicitations ont été adressés du monde entier par les centres de données de Melbourne, de Mumbai, de Taipei et même de Vancouver que l’heure tardive (3 h 30 du matin) n’a pas découragé. L’enthousiasme de tous les participants virtuels a confirmé que, derrière la WLCG, il y a aussi des hommes et des femmes, et pas seulement des machines.

Dans son allocution, Robert Aymar, Directeur général, a insisté sur l’importance de l’informatique pour l’étude de la physique des particules. Aux côtés de Wolfgang von Rüden, chef du département IT, il a dévoilé une sculpture symbolisant la WLCG : un globe métallique sur lequel les centres de données de la WLCG sont représentés par des points lumineux constitués opportunément de fibres optiques. Le public a applaudi Les Robertson, parti à la retraite en octobre, saluant les efforts inlassables qu’il a déployés lorsqu’il était chef du projet LCG pour amener celui-ci à maturité.

Si la physique du LHC a été la discipline scientifique star de la journée, Bob Jones, directeur au CERN du projet EGEE (Enabling Grids for E-sciencE) de la Commission européenne, a rappelé aux participants que la communauté des physiciens des hautes énergies montre la voie à de nombreuses autres disciplines qui commencent à adopter la technologie de la grille. Il a ainsi fait le tour des applications dans les domaines de la sismologie, de la recherche atmosphérique, de l’astronomie, de la fusion et des sciences de la vie.

Antti Peltomäki, directeur général adjoint de la Direction générale Société de l’information et médias, a indiqué que, ces dernières années, la Commission européenne a investi plus de 100 M€ dans la technologie des grilles, plaçant ainsi l’Europe en position de leader dans ce domaine.

Une session sur les contributions de l’industrie à la WLCG a mis en évidence de quelles manières le projet CERN Openlab, un partenariat avec plusieurs grandes entreprises informatiques, a été mutuellement profitable pour tous les partenaires. Le Directeur général a remis à Intel et Oracle les prix de l’informatique LHC pour les contributions exceptionnelles qu’elles ont réalisées pendant de nombreuses années. HP s’était vu décerner un prix similaire par ALICE l’an passé.

Tout au long de la journée, le public a pu suivre sur place des démonstrations de certaines applications en temps réel, notamment la Grille de calcul mondiale pour le LHC, les expériences ALICE, ATLAS, CMS et LHCb, les projets Health-e-Child (pédiatrie), ITER (énergie de fusion) et WISDOM (recherche pharmaceutique), ainsi que l’Open Science Grid.

Si vous n’étiez pas présent, vous pouvez visionner un grand nombre de ces démons-trations sur le Gridcast préparé par le projet GridTalk (Commission européenne) à l’adresse

http://gridtalk-project.blogspot.com/