Faire tomber les murs

Il y a de cela vingt ans, le Mur de Berlin, érigé en 1961, tombait. Même si des signes de détente étaient perceptibles depuis un certain temps, rares étaient ceux qui avaient pressenti la vitesse à laquelle les choses allaient se passer. En tant que membres de la communauté scientifique, cet anniversaire est l’occasion de réfléchir à la manière dont notre discipline a contribué au rapprochement Est-Ouest.

Chacun connaît la collaboration qui a existé entre le CERN et des instituts de pays de l’Est, notamment l’Institut de recherche unifié de Doubna (Russie). Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est le rôle joué par le CERN pour rapprocher des scientifiques de RFA et de RDA. Alors même que le rideau de fer était en train de se mettre en place, déjà, de part et d’autre, des physiciens des particules s’attelaient à le contourner. Thomas Stange, historien de la Guerre froide, relate ces faits dans un article du Courrier CERN paru en 2002.

Lundi 9 novembre, jour anniversaire de l’ouverture du Mur, j’ai eu le privilège d’être à Berlin pour un colloque intitulé «Falling walls», invité, parmi des intervenants d’horizons très divers, à parler de ces murs que nous espérons à l’avenir parvenir à faire tomber. J’ai expliqué comment la physique des particules a réussi, petit à petit, à édifier le modèle standard, et fait part de nos espoirs de voir le LHC aller au-delà de ce modèle. J’ai également expliqué le rôle joué par le CERN dans le rapprochement Est-Ouest et ainsi rappelé, en cette date anniversaire, que la science permet de transcender toutes les frontières.
Rolf Heuer