Le bon équilibre

En tant que physicienne, Felicitas Pauss, aujourd’hui responsable des relations extérieures du CERN, s’est souvent retrouvée seule femme dans un environnement essentiellement masculin. Si elle reconnaît que choisir la physique pour une femme peut présenter autant d’avantages que d’inconvénients, elle estime que la meilleure stratégie est de maintenir un bon équilibre.

 

Dès son plus jeune âge, Felicitas Pauss a toujours voulu participer aux projets qui l’intéressaient et la fascinaient. C’est ainsi qu’elle a opté pour des études de physique. En 1970, lorsqu’elle était étudiante de première année à l’université, en Autriche, il était encore rare qu’une femme s’oriente vers la recherche en physique. « J'ai grandi à Salzbourg, en me consacrant beaucoup à la musique. À l'époque, pour une femme, la musique était considérée comme un choix plus « normal » que la recherche en physique. Pourtant, à l’école sécondaire, je m'intéressais à la physique et aux équipements techniques : je voulais comprendre comment les choses fonctionnent et savoir de quoi elles se composent. »

Au début de sa carrière, au milieu des années 70, elle était souvent plus visible que ses collègues masculins, en particulier aux conférences, car très peu de femmes y participaient. « Mais cette visibilité n'était pas forcément un avantage, explique-t-elle. L’essentiel, c'était la qualité de mon travail et la manière dont je le présentais. Dans le monde scientifique, ce sont vos compétences et les résultats que vous obtenez qui comptent. L’important n’est pas d’être un homme ou une femme. »

Felicitas Pauss a dû relever différents défis tout au long de sa carrière. Ce qui la motive, c’est sa curiosité et sa volonté de s’attaquer à de nouvelles tâches. Depuis toujours, elle a eu pour principe premier de fournir un travail de qualité.

Dans les grandes collaborations, les compétences spécialisées ne sont pas tout. Il faut aussi posséder des aptitudes interpersonnelles, notamment la capacité de travailler en équipe, pour que les différentes tâches soient effectuées de manière efficace. « J'aime comparer une collaboration à un grand orchestre : chaque musicien doit jouer de son instrument avec brio, mais la qualité du concert tient aussi à la manière dont les musiciens interagissent et se coordonnent. Et le fait d’être un homme ou une femme n’y change rien, tout comme dans nos grandes collaborations. »

Aujourd'hui, Felicitas Pauss exerce des responsabilités importantes, qui l’amènent à voyager : « J'aime transmettre la fascination pour la recherche que nous menons au CERN. Les expériences de physique des particules sont aujourd’hui des entreprises scientifiques d’une envergure véritablement mondiale. Elles réunissent des scientifiques, hommes et femmes, de cultures diverses et de pays différents. C'est un privilège pour moi que d’apporter ma pierre au sein de cette équipe. »

 


par CERN Bulletin