AMS bientôt en mission longue durée dans l’espace

À la suite des tests de qualification concluants qui ont été effectués au Centre européen de recherche et de technologies spatiales (ESTEC) de l'ESA, à Noordwijk (Pays-Bas), le détecteur AMS est de retour dans son hall d’intégration, sur le site de Prévessin du CERN. La collaboration remplace actuellement l’aimant supraconducteur par un aimant permanent (résistif), qui garantira la fiabilité de l’expérience, dont le calendrier d’exploitation à bord de la station spatiale internationale (ISS) a récemment été prolongé.
 

Travaux en cours à la salle intégration d'AMS, sur le site de Prévessin du CERN.

Après une expédition au centre ESTEC de Noordwijk (Pays-Bas), où des tests ont confirmé que l’AMS était prêt à être envoyé dans l’espace à bord de la Station spatiale internationale (ISS), le détecteur est de retour au CERN pour d’ultimes modifications. « La collaboration a convenu d’adopter une configuration modifiée réutilisant l’aimant permanent du prototype AMS-01 qui avait effectué un vol dans l’espace en 1998 », explique Samuel Ting, porte-parole de l’expérience AMS. Bien que moins puissant, cet aimant permettra à l’expérience de fonctionner tout au long du vol de l’ISS, c’est-à-dire au moins jusqu'en 2020 et peut-être même jusqu'en 2028, conformément à la nouvelle planification, que le président Obama a établie en février dernier et qui prévoit de prolonger la durée de vie de la Station.

Avec l’aimant supraconducteur, la durée de vie escomptée d’AMS était d’environ trois ans, en raison de la quantité d'hélium liquide limitée qu’il était possible d’embarquer pour assurer son refroidissement. Cependant, des tests récents, menés à bien au CERN comme à l’ESTEC, ont révélé que sa durée de vie réelle aurait en fait été plus proche de deux ans. « Il n’y a pas moyen de reremplir l’aimant d’hélium superfluide à bord de la station spatiale, car le programme de la Navette se termine à la fin de 2010. Ce fait important, associé à l’importante prolongation de la durée de vol de l’ISS, nous a convaincus de changer l’aimant », explique Samuel Ting.

Au cours des prochaines semaines, l’AMS sera reconfiguré avec l’aimant permanent en salle blanche, à Prévessin. L’aimant est la clé de voûte d’un détecteur de particules. Il sert à dévier la trajectoire des particules chargées et, ainsi, à les rendre identifiables. L’intensité du champ magnétique est un paramètre important, qui détermine la résolution du détecteur. « Pour compenser le fait que le champ magnétique sera plus faible, les physiciens ajouteront des capteurs supplémentaires, afin que les deux systèmes magnétiques aient des résolutions en impulsion presque identiques. La prolongation du temps d'acquisition des données améliorera beaucoup la sensibilité du détecteur dans sa quête d’antimatière et de matière noire », précise-t-il.

L’AMS sera testé à l’aide de faisceaux de particules du CERN dans le courant de l’été, ce qui permettra de valider et d’étalonner la nouvelle configuration avant que le détecteur ne quitte le sol européen pour la dernière fois, en septembre prochain. La Mission STS-134, le vol qui conduira l’AMS à l’ISS, a obtenu un créneau de lancement entre le 15 novembre et le 15 décembre. Il devrait s’agir du tout dernier vol du programme de la Navette spatiale des États-Unis. 

par CERN Bulletin