Hommage à Daniel Simon

Daniel Simon, chef de la Division PS de 1994 à 1999, est décédé à Nancy le 2 juin 2011 à l’âge de 74 ans. Le CERN lui doit de très nombreuses réalisations dans le domaine des zones expérimentales du PS ainsi que l’existence du Décélérateur d’antiprotons (AD).

 

Daniel est entré au CERN en 1962, après ses études à l’Université de Nancy. Au sein de la division Appareillage de physique nucléaire (NPA), il travailla d’abord sur les séparateurs électrostatiques, également sujet de sa thèse. Puis, en tant que membre de la Division PS, il créa de nombreuses lignes de faisceaux, y compris celles alimentant ICE en protons et antiprotons, une expérience décisive pour le CERN au moment où se décidait le projet Antiprotons basé sur le refroidissement stochastique. Son rôle dans l’implantation initiale et l’évolution des zones expérimentales de LEAR a été essentiel dans le succès de ce programme. Par la suite, il soutint la décision et œuvra à la conversion de LEAR en LEIR, dispositif fournissant les ions plomb au LHC.

Il fut l’un des animateurs de la réinstallation d’ISOLDE auprès du Booster, suite à l’arrêt du Synchrocyclotron de 600 MeV, ce qui permit de conserver cette installation étonnante et désormais « hyperactive ». Mais sa réalisation la plus marquante aura été le Décélérateur d’antiprotons (AD), un des dispositifs les plus appréciés du CERN, malgré sa taille et l’énergie modeste de ses faisceaux. Il fut celui qui, en contact permanent avec la communauté des physiciens, poussa ce projet, ne pouvant se résigner à accepter l’arrêt de la physique des antiprotons à basses énergies au CERN lors de la fermeture du LEAR et de l’abandon du projet SUPERLEAR. Cette entreprise fut alors d’autant plus délicate que le LEP était en pleine exploitation et que le financement du LHC n’était pas encore assuré.

Tout en étant membre d’une division d’accélérateurs, il conserva un attachement particulier pour la physique expérimentale. Il avait une vue claire de ce que le CERN devait offrir, et la conviction qu’une base large était indispensable. Pour cela, il combattit avec succès pour que les petites expériences existent autour du PS, et maintint un contact étroit avec les utilisateurs qu’il aida selon les possibilités. Ses amis et collègues se rappelleront de lui comme un physicien enthousiaste, un chef exigeant et compétent et un ami fidèle.

Ses collègues et amis