Les joies de l'été pour les physiciens

L’été est une saison riche en conférences pour les physiciens des particules. La semaine dernière a été marquée par deux rencontres importantes. L’édition 2013 de la conférence sur la physique des hautes énergies organisée par la Société européenne de physique (EPS-HEP) s’est déroulée à Stockholm (Suède) et la conférence « Strangeness in Quark Matter » 2013 s’est tenue à Birmingham (Royaume-Uni).

 

De telles conférences représentent souvent l’aboutissement de plusieurs mois de travail intense sur les derniers résultats et sont l’occasion, lorsque la Nature s’y prête, d’annoncer des découvertes. Elles permettent également aux scientifiques d'entretenir leur réseau dans le monde entier. À l’instar de la physique des particules, la conférence EPS-HEP, à laquelle j’ai assisté, aux côtés de scientifiques asiatiques et américains, a une portée mondiale, contrairement à ce que semble indiquer son intitulé. 750 personnes, dont beaucoup de jeunes, y ont assisté cette année. Le programme des sessions parallèles permettait aux intervenants de présenter les résultats de leurs travaux, réalisés, pour certains, au sein de collaborations immenses, et voir leurs efforts encouragés de la sorte était impressionnant.

Ces derniers temps, les discussions au CERN ont surtout porté sur la découverte d’un boson de Higgs et les recherches qui s’en sont suivies. Il en fut de même à la conférence EPS-HEP. Beaucoup de résultats issus du LHC y ont été présentés, y compris la récente observation de la désintégration très rare du méson Bs en deux muons. Cependant, la conférence a également porté sur de nombreuses autres expériences, grandes et petites, du monde entier.

Par-delà le Modèle standard, la recherche mondiale sur la matière noire a progressé grâce à des expériences toujours plus précises, dont la sensibilité décuple tous les deux ans. Les résultats s’accumulent également à la frontière des hautes intensités, du côté des expériences sur les neutrinos et en astrophysique des particules. Par ailleurs, des idées innovantes ont été présentées en matière d’accélérateurs de particules et de technologie de détection, notamment au cours de la session spéciale pour le Comité européen sur les futurs accélérateurs. Il y a été question de l’impact de la mise à jour de la stratégie européenne et c’est à cette occasion que j’ai présenté le programme du CERN.

Ces rencontres illustrent la mondialisation de ce domaine de recherche. Elles sont également l’occasion de se rappeler que nous disposons d’une ressource précieuse, essentielle pour l’avenir de la discipline : les jeunes générations.

Rolf Heuer