CLIC… Action !
L’équipe du Collisionneur linéaire compact (CLIC) est en train de tester son premier module d’accélérateur compact dans l’installation d'essai CTF3. Alimenté par des guides d’ondes haute puissance, des câbles et des tubes de refroidissement, le module dispose de toutes les fonctions des futurs modules du CLIC et permet aux experts d’en tester toutes les caractéristiques, notamment la fréquence, les pertes, l'amortissement, l’accélération et la décélération.
Le CLIC est, avec le Collisionneur linéaire international (ILC) et l’étude sur de futurs collisionneurs linéaires (FCC), l’un des projets qui pourraient prendre la relève du LHC. Au lieu de faire entrer en collision des protons avec des protons, il est conçu pour faire se collisionner des électrons avec des positons. Suite à la publication de son rapport préliminaire de conception en 2012, la collaboration CLIC est entrée dans la phase de préparation du projet, consistant à tester sa technologie très spécifique, procéder à des améliorations et étudier de plus près les coûts de chaque élément.
C’est là qu’entre en jeu le nouveau module. Même si la plupart des techniques et des technologies nécessaires à l’accélération des faisceaux d’entraînement propre au CLIC et aux systèmes associés ont déjà été testées individuellement, ce module constitue la première occasion de réunir tous les éléments. Le module a été intégré à l’installation d'essai et il possède toutes les caractéristiques des futurs modules CLIC : des systèmes d’alignement spécifiques, des structures accélératrices avec amortissement des modes plus élevés et des outils de diagnostic intégrés, tels que des moniteurs de champ de sillage.
Maintenant que le module est intégré, les chercheurs de CLIC ont commencé à le tester avec faisceau. « C’est un système complexe, et nos premiers résultats semblent prometteurs, explique Steffen Doebert, qui fait partie de l’équipe ayant développé le module. Nous devons vérifier toutes les connexions et calibrer le module avant d’installer une deuxième structure super-accélératrice formée de deux unités accélératrices. » Avec l’aide des outils de diagnostic intégrés dans le module, capables de détecter de très petits champs, l’équipe du CLIC sait à tout moment où se trouve le faisceau dans la structure. Un système d’alignement extrêmement précis développé par le Service de métrologie du CERN et un socle en carbure de silicium qui peut être ajusté dans toutes les directions permettent aux chercheurs d'effectuer des corrections très précises en fonction du faisceau. « Nous devons avoir une précision de dix microns », indique Steffen Doebert.
Avec ces bons résultats à leur actif, les membres de la collaboration CLIC se sont retrouvés au CERN du 26 au 30 janvier pour leur réunion annuelle. Vous trouverez ici des informations supplémentaires sur la réunion.
par Barbara Warmbein