Du Jura au Japon...

Il y a cinquante ans, une école d’une semaine à l’intention des physiciens se tenait à Saint-Cergue, dans le Jura, près du CERN. Consacrée aux techniques d’émulsion, elle nous a laissé un très vaste héritage. La semaine passée, j’étais à Fukuoka, au Japon, pour la dernière journée de la première École de physique des hautes énergies Asie-Europe-Pacifique (AEPSHEP), descendante directe de l’École de Saint-Cergue.

 

La toute première école de 1962 fut suivie des Écoles européennes de physique des hautes énergies, qui sont organisées chaque année conjointement par le CERN et l’Institut unifié de recherche nucléaire (JINR) dans l’un des pays membres de l’une ou l’autre de ces organisations (voire des deux). Citons enfin l’École de physique des hautes énergies CERN-Amérique latine, organisée pour la première fois au Brésil, en 2001.

Ces écoles ont pour objectif non seulement de permettre à de jeunes physiciens des particules d’enrichir leurs connaissances auprès de grands noms de la discipline, mais également de favoriser la communication entre chercheurs de régions différentes. Le CERN et le JINR ont commencé à collaborer dès 1970 pour l’organisation d'écoles conjointes, transcendant le « rideau de fer » qui séparait alors l'Europe en deux. La première École CERN-Amérique latine marqua, elle, le renouveau des relations et de la collaboration entre l’Europe et l’Amérique latine.

Aujourd’hui, une initiative similaire relie l’Europe, l’Asie et la région pacifique, sur les traces de la fructueuse École de physique des particules France-Asie. Ayant assisté à la première École AEPSHEP, je peux témoigner de l’excellente atmosphère qui y a régné et du rôle précieux qu’elle a joué en rapprochant les cultures et en favorisant les contacts professionnels. Comme le veut l’usage dans les écoles du CERN, l’accent a été mis sur la pratique, ce qui a permis aux étudiants d’améliorer leurs compétences en physique des particules.

Ces écoles sont tout aussi importantes pour les pays qui les organisent. Qu’ils aient lieu en Arménie ou en Argentine, au Portugal ou au Pérou (en 2013), ou encore au Japon cette année, ces événements mettent en évidence le rôle d’un pays dans l’aventure scientifique mondiale. S’agissant de l’AEPSHEP, la prochaine étape l’emmènera en Inde, en 2014. Personnellement, je m’en réjouis d’avance.

Rolf Heuer