Des synergies plus fécondes

Le CERN a été fondé il y a 58 ans sous les auspices de l’UNESCO. Depuis, les deux organisations sont devenues les chefs de file au niveau mondial de leurs domaines respectifs. Des liens ont toujours existé entre elles, mais aujourd’hui, ils sont plus forts. De nouveaux projets sont en cours afin de définir un moyen plus efficace d'échanger des informations et d’élaborer une stratégie commune sur des questions d’intérêt mutuel.

 

Le CERN et l'UNESCO sont des exemples éclatants d'organisations partenaires : la science est le domaine qu’elles ont en commun ; l’éducation constitue l’un des fondements de leur création et, historiquement, elles partagent le même héritage. L’UNESCO comme le CERN sont nés de la volonté de s’appuyer sur la coopération scientifique pour rétablir la paix et la sécurité en Europe, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.

« Forts de nos racines communes, et en collaboration étroite avec l’UNESCO, nous avons entrepris récemment de structurer davantage nos relations afin d’assurer le suivi des mesures prises au fil du temps », indique Maurizio Bona, responsable des relations entre le CERN et les organisations internationales. Depuis longtemps, les deux organisations travaillent ensemble sur des projets comme la mise en place de bibliothèques numériques en Afrique et la formation des enseignants en science dans les pays en développement.

« Dans le cadre de récentes initiatives, nous avons renforcé les activités communes prévues par l'accord de coopération en vigueur, que les deux parties souhaitent actualiser, confirme Sonia Bahri, chef de la section Politiques et réformes scientifiques, et chargée des relations entre l’UNESCO et le CERN.  Notre but est de tirer parti des atouts de chaque organisation pour créer des synergies en vue de renforcer les capacités scientifiques et technologiques des pays en développement, notamment en Afrique. »  

L’UNESCO est l’interlocuteur privilégié des Nations Unies pour toutes les questions relatives aux sciences. En entretenant des liens plus étroits avec l’UNESCO, le CERN sera à même de participer plus activement aux projets en faveur de l’éducation dans le domaine des sciences et des technologies. L’UNESCO met en place des programmes destinés spécialement à inspirer les jeunes et les femmes. Par exemple, en collaboration avec l’Oréal, l’UNESCO organise le programme L’Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science, qui récompense l’excellence scientifique parmi les femmes et encourage les jeunes chercheuses à poursuivre leur carrière scientifique dans le monde entier. « L’année prochaine, pour la première fois, le CERN sera associé au projet ; c'est un grand honneur pour le Laboratoire », souligne Maurizio Bona.

Le CERN et l’UNESCO ont également lancé une initiative commune visant à recueillir des fonds pour leur permettre de continuer à organiser – et éventuellement d'étendre - les écoles sur les bibliothèques numériques en Afrique, qui connaissent un grand succès. Un grand nombre de bibliothécaires et d’informaticiens ne disposent pas en Afrique de la formation nécessaire pour installer le logiciel, diffusé gratuitement par le CERN. Les ateliers de formation organisés par le CERN et l'UNESCO contribuent à remédier à cette situation. Jusqu’à présent, les deux Organisations ont organisé trois de ces écoles – la première en 2009, au Rwanda, et les deux suivantes au Maroc et au Sénégal. La prochaine aura lieu début 2013, au Ghana. Participent à ces écoles des spécialistes du pays hôte et de cinq à six pays de la même région. Le CERN et l’UNESCO organisent également des écoles pour enseignants du secondaire de pays africains, qui sont invités à participer à Genève à des cours de formation spécifiques, qui étaient destinés à l'origine aux enseignants des États membres du CERN. La collecte de fonds permet également de financer ces programmes spéciaux.

Les relations entre le CERN et l’UNESCO n’ont jamais été aussi encourageantes et, comme le souligne Maurizio Bona : « Ce n'est là que le début. Cette prise de conscience réciproque et ces liens renforcés feront certainement germer de nouvelles idées de collaboration entre les deux organisations. » Le 10 novembre, comme chaque année, l’UNESCO célèbre la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement. L’année prochaine, le CERN sera associé à l’organisation de l’événement.

par Antonella Del Rosso