Nous entrons à présent dans la phase deux...

Après le succès rencontré lors de la phase de faisabilité, le site d’essai du CLIC, CTF3, vient d’initier une phase de développement qui s’étendra sur cinq ans. Cette phase marquera le passage de la R&D pure à l'élaboration et à la construction d'un prototype.

 

Les modules accélérateurs du CLIC, en construction au CERN.

« Maintenant que la phase de faisabilité est terminée, nous avons établi que le CLIC peut être construit, déclare Roberto Corsini, porte-parole de l’expérience. Nous souhaitons maintenant être certains qu’il pourra fournir la luminosité et l’énergie nécessaires. Désormais, nous allons nous intéresser à l’ingénierie et à la performance, ainsi qu’au coût que représenterait une machine telle que le CLIC, coût que nous allons essayer de réduire. »

Lors de la deuxième phase de CTF3, l’accent sera mis sur l’approfondissement de certaines recherches concernant la performance. Une attention particulière sera apportée à la construction et à l’exécution de tests sur plusieurs modules accélérateurs du CLIC authentiques, qui sont en cours d’assemblage au CERN (voir les images). « Nous allons d’abord nous concentrer sur la mise à l’essai de ces systèmes, car cela nous permettra d’obtenir des résultats “réels” pour le projet CLIC », explique Roberto Corsini.

Quatre des modules de CLIC seront soumis à des tests mécaniques dans des conditions de laboratoire, lesquels porteront sur leur alignement, leur stabilisation et leurs cycles thermiques. Ces tests seront exécutés au cours des deux prochaines années à l’extérieur du site de CTF3. Les trois modules restants seront, quant à eux, installés dans la zone d’expérimentation de CTF3. « Nous avons exprès programmé les tests en laboratoire une année avant ceux qui seront réalisés sur le site de CTF3, explique Roberto Corsini. Ainsi, nous pourrons mettre en application les conclusions des essais avant que le premier module ne soit installé sur le site de CTF3. » Deux modules supplémentaires seront ajoutés en 2014. Ils intégreront les résultats obtenus lors des tests en laboratoire et sur le site de CTF3.

Un module accélérateur du CLIC.

Parallèlement aux tests réalisés sur les modules, l’équipe de CTF3 devra synchroniser le faisceau d’entraînement et le faisceau principal. Pour cela, il faudra compenser les à-coups dans les phases ou l’énergie en adaptant la longueur du parcours du faisceau d’entraînement. Des détecteurs de phase et des aimants de déflexion rapide (qui permettront de corriger la trajectoire du faisceau) sont en cours d’installation, et les premiers tests sont prévus pour l’été prochain.

« Nous étudierons également la fréquence de claquage dans nos structures accélératrices, explique Roberto Corsini. Il s’agit du taux de décharge à l’intérieur de la structure, un important paramètre pour la performance. Les résultats actuels sont très prometteurs, mais pourraient être affectés par la présence du faisceau. » Pour cela, CTF3 redonnera vie à une ancienne ligne de faisceau qui n’a pas été utilisée depuis les débuts de l’installation. Cette ligne est en train d’être reconvertie via l'installation d'une structure accélératrice, et son fonctionnement devrait être possible d’ici à la fin 2013.

La phase de développement du projet CLIC prendra fin en 2016-2017, moment où les résultats du LHC à pleine énergie devraient être connus. On disposera alors des informations nécessaires à la prise de décision concernant les futurs projets d'accélérateurs post-LHC (au CERN) à de nouvelles frontières d’énergie.

par Katarina Anthony