Gordon Fraser (1943-2013)
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Gordon Fraser, survenu le 3 janvier. Pendant 25 ans, jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite en 2002, il a énormément apporté au CERN, notamment dans le cadre de ses fonctions de rédacteur en chef du CERN Courier.
La carrière scientifique de Gordon Fraser débute à l’Imperial College London, où il obtient son doctorat dans le groupe de théorie d’Abdus Salam, futur prix Nobel. Il passe ensuite du temps à l’Université de Tel Aviv, au sein du groupe de Yuval Ne’eman’s, et à l’Université de Brighton, puis change de voie pour devenir journaliste, dans un premier temps au Computer Weekly, à Londres. En 1975, il s’oriente vers l’édition scientifique au Rutherford Appleton Laboratory avant de rejoindre l’équipe chargée des publications du CERN, en 1977.
En 1982, Gordon Fraser devient rédacteur en chef du CERN Courier. Alors qu’il est aux commandes du journal, la physique des particules et le Courier connaissent des changements considérables. Sous sa direction, certains aspects de la publication sont sous-traités, ce qui permet au magazine de devenir plus attractif, plus professionnel, et de se forger une renommée mondiale.
Tout cela s’est réalisé grâce à la créativité et aux talents de rédacteur de Gordon Fraser, appréciés non seulement des lecteurs du Courier mais aussi de ceux de ses ouvrages sur la physique des particules. À la recherche de l’infini (avec E. Lillestøl, I. Sellevåg et M. Beazley, 1994), ouvrage de vulgarisation illustré sur la physique des particules et la cosmologie, a été traduit en neuf langues.
Gordon Fraser avait pris sa retraite anticipée en 2002 afin de se consacrer à l’écriture de livres, dont le récent Quantum Exodus – Fugitive Jews, the Atomic Bomb, and the Holocaust (OUP 2012), qu’il a présenté à la bibliothèque du CERN l’été dernier.
Personnalité bien connue au CERN, fervent amateur de course à pied, il faisait souvent son footing sur le site de Meyrin à l’heure du déjeuner. Nombreux sont ceux qui vont le regretter, en particulier ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés.
Ses collègues et amis