Souvenirs d’un pionnier du CERN

François de Rose, seul fondateur du CERN encore vivant, publie ses souvenirs l’année du soixantenaire du CERN.

 

François de Rose dans la caverne d'ATLAS lors de sa visite au CERN en 2013.

Il y a 60 ans, le rêve de coopération d’une poignée de scientifiques européens prenait corps. Grâce à leurs efforts, les nations qui venaient de se déchirer s’apprêtaient à fonder la première organisation scientifique européenne. Pour eux qui avaient connu les bombes, les destructions, les morts, le génocide, la construction européenne était une question de survie de leurs nations. Dans leur domaine, celui de la science, ils voulaient contribuer à un effort de renaissance et de paix. Leur gageure fut couronnée de succès : le CERN est devenu l’un des plus prestigieux laboratoires de recherche dans le monde.

Ces militants de la première heure comptaient parmi eux un diplomate : François de Rose. L’ambassadeur de France est, à 103 ans, le seul fondateur du CERN encore vivant. Hasard du calendrier, il publie ses souvenirs l’année des 60 ans du Laboratoire, sous le titre « Un diplomate dans le siècle ». Ce recueil fait une belle place au CERN, sa grande fierté, « la plus belle plume à mon bicorne d’ambassadeur », dit-il.

Avec l’humour qui le caractérise, il raconte « un temps que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître », une époque où il croisa Niels Bohr, Pierre Auger ou Robert Oppenheimer, les grands noms de la physique aujourd’hui statufiés. François de Rose relate notamment sa rencontre avec Robert Oppenheimer et les physiciens français qui le conduisirent à embrasser la cause du CERN.

En dehors des chapitres sur le CERN, cet humaniste livre avec beaucoup d’esprit une foule d’anecdotes sur la diplomatie au XXe siècle. Entre discours et petits fours, il témoigne des rencontres, des hasards heureux ou malheureux, des petites phrases et des petites histoires qui construisent la grande histoire.

Écrit au départ pour sa famille, ce recueil a finalement été publié, et c’est heureux pour nous, car il s’apprécie comme une douceur avec le café, exquis et léger.


Le livre de François de Rose est disponible à la bibliothèque du CERN.

par Corinne Pralavorio