Dernières nouvelles du LS1 : quand une porte se ferme, une autre s'ouvre

Tout le long du complexe du PS – du Linac2 à l'accélérateur proprement dit, en passant par le TT2 – les équipes ont assisté à la fermeture de leur système d’entrée obsolète, datant des années 1980, et à l’ouverture de nouveaux points d’accès de haute technologie et conformes aux normes les plus rigoureuses en matière de sûreté nucléaire.

 

L’un des nouveaux points d’accès au PS.

Le nouveau système d’accès au PS représente plus que de simples portes d’entrée. Conçu pour assurer une protection contre les risques de rayonnement et d’autres dangers liés à l’exploitation de la machine, le système d’accès sera capable de surveiller qui pénètre dans chaque zone, de vérifier si l'individu en question dispose des permissions requises pour pouvoir entrer, et même d'arrêter le faisceau en cas de tentative d’accès lorsque l’accélérateur fonctionne. « Ces nouveaux points permettent de vérifier automatiquement l'identité des personnes qui accèdent à un point, et cela dans des conditions de sécurité optimales, souligne Pierre Ninin, chef de projet pour le système de sûreté du complexe du PS. Toutes ces vérifications étaient faites manuellement auparavant. La charge de travail sur les opérateurs a donc été grandement réduite. »

Les 19 nouveaux points d’accès ont été installés et déployés avec succès au cours de l’année écoulée dans les 15 zones de l’accélérateur sur le site de Meyrin, englobant les injecteurs du LHC, mais aussi le Décélérateur de protons (AD), ISOLDE, la zone Est, l’installation nTof et les expériences EAR1 et EAR2. « Nous procédons à présent aux tests de matériel sur les éléments de sûreté liés au faisceau, destinés à arrêter le faisceau au niveau physique en cas d'accès à une zone, explique Pierre Ninin. Nous testons chaque chaîne de sûreté, des capteurs aux actionneurs (qui sont des éléments de sûreté importants pour le faisceau ou la machine), ainsi que les interfaces homme-machine qui permettent un fonctionnement à distance depuis le Centre de contrôle du CERN (CCC). Ces tests de mise en service exigent une collaboration étroite avec les équipes de chaque machine. »

En collaboration avec HSE-RP, des zones tampons ont été installées près de chaque point d'accès pour le stockage temporaire de matériel radioactif. Chacune de ces zones est équipée du nouveau système TREC (traçabilité de l'équipement radioactif au CERN).

Si les nouveaux systèmes d’entrée sont, à de nombreux égards, semblables aux points d'accès au LHC, il a été tenu compte des retours donnés par les équipes du LHC afin d’améliorer leur efficacité. « L’un des éléments importants que les équipes ont soulignés est la maintenance du point d’accès lui-même, qui nécessite de pouvoir y accéder des deux côtés, précise E. Sanchez-Corral, chef de projet adjoint. Dans le LHC, les points d'accès n'autorisent l’accès qu'en l'absence de faisceau ! Les travaux de maintenance ne peuvent donc être réalisés que lors des périodes d’arrêt de la machine. Entretemps, personne ne peut accéder au tunnel. »

Juste en amont de chaque point, les équipes ont ajouté une nouvelle porte, qui peut assurer la fonction de point d’accès lorsque des travaux de maintenance sont en cours. Cette porte permet également de garder intacte la chaîne d’interverrouillage. « Il s'agit d'un simple ajout, mais un ajout qui offrira aux équipes davantage de jours d’accès au tunnel lors des prochains arrêts de la machine », précise E. Sanchez-Corral. Mais les autres équipes n'ont pas à s'inquiéter, ajoute-t-elle : « Ces portes destinées aux travaux de maintenance seront également ajoutées au LHC. »

Un test général appliqué aux 15 zones – portant sur les points d'accès et la sécurité du matériel – sera réalisé la première semaine d’avril. Il sera suivi immédiatement d'un test sur le matériel de l’accélérateur. Enfin, le système sera validé par le « test DSO », juste avant l'exploitation avec faisceaux.

En cas de tentative d’accès non autorisé à une zone donnée, le système d’accès au PS arrêtera le faisceau au niveau de cette zone et en aval. En cas de problème particulier, le système arrêtera automatiquement le faisceau en amont.

 

Pendant ce temps, ailleurs

Fermeture d'une interconnexion.

Au LHC, le projet SMACC avance à bon rythme : les manchettes W ont été refermées dans quatre secteurs et un cinquième est en cours de fermeture. Du côté des boîtiers d’alimentation électrique (DFBA), les équipes ont déjà consolidé 9 des 16 boîtiers concernés. Ces travaux seront a priori achevés d’ici à la fin du mois de mai. Un grand bravo aux équipes de SMACC qui viennent de fermer leur 1000e interconnexion !

Le projet R2E est actuellement en cours aux points 5 et 7 (où la phase de tirage de câbles est terminée), ainsi qu’au point 4 (où le tirage commence). Le point 1 sera prochainement testé pour la remise en service des systèmes, le point 8 étant quant à lui entièrement terminé.

Au point 7, les nouvelles cloisons construites pour confiner l’air de la zone des collimateurs ont été achevées. Les portes automatiques y permettant l’accès seront bientôt testées.

La campagne de remplacement des câbles irradiés au bâtiment BA1 touche presque à sa fin : 95% du tirage de câbles a été réalisé, la connectique a été effectuée à hauteur de 90%, et 60% des tests ont été menés, ce qui est en parfait accord avec le calendrier.

Au Booster du PS et au PS, les équipes s’affairent pour être prêtes pour les tests de hardware, qui commenceront le 28 mars et devraient durer 6 semaines.

L’Anneau à ions de basse énergie (LEIR) est aujourd’hui reconfiguré en condition de vide nominale. Les derniers équipements sont en cours de reconnexion.

Au Décélérateur d’antiprotons (AD), après plusieurs mois passés dans les ateliers du CERN, le dipôle BHN06 et deux kickers d’injection sont à nouveau installés dans la machine. Le nouveau moniteur faisceau vient quant à lui tout juste d’être installé. La campagne d’étuvage bat par ailleurs son plein.

 

par Katarina Anthony & Anaïs Schaeffer