Tout schuss !

Quand il ne travaille pas au CERN, Jean-Yves Le Meur est skieur de haut niveau. Tout juste rentré des Jeux paralympiques de Sotchi et des Championnats de France, il a accepté de répondre à quelques questions.

 

Jean-Yves, en descente de slalom géant. Crédit photo : @FFH.

Peu d’athlètes peuvent se targuer d’avoir participé aux Jeux olympiques ou paralympiques au moins une fois dans leur carrière de sportif, alors quatre fois… C’est pourtant ce que m’annonce innocemment Jean-Yves Le Meur, membre du groupe IT-CIS du CERN et de l’équipe de France handisport de ski lors de notre entretien. Si le skieur ne semble prêter que peu d’attention à la performance, elle laisse la sportive du dimanche que je suis bouche bée.

Sous le soleil un brin trop brûlant de Sotchi il y a encore quelques semaines, Jean-Yves est donc revenu de ses quatrièmes Jeux paralympiques avec le même enthousiasme que pour les précédents, et le même goût amer : « Comme aux Jeux paralympiques d’hiver de 2010, à Vancouver, j’ai raté mon épreuve du slalom assis, pour laquelle je m’étais pourtant préparé pendant des mois, déplore-t-il. Je me suis élancé sur la piste [ndlr : pente de 65°], que je n’avais malheureusement pas encore eu l’occasion de pratiquer, et j’ai manqué une porte à mi-parcours. Je n’aurais peut-être pas dû faire autant d’entraînements juste avant !… »

L'équipe de France défile à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques de Sotchi. Crédit photo : @FFH.

Deux jours plus tard, Jean-Yves participe à l’épreuve du slalom géant assis, et finit neuvième sur 41 participants. Il ne ramène donc malheureusement aucune médaille, ce qu’il commente avec regret : « On y va tous pour faire un podium, poursuit-il. Et c’est vraiment dur de rentrer les mains vides. » Vides en Russie, peut-être… mais aux Championnats de France, auxquels Jean-Yves prend part à peine une semaine plus tard, il remporte la première place de l’épreuve du slalom, et la deuxième du slalom géant et du boardercross. Sans compter la médaille d’or qu’il a gagnée à la Coupe du monde de ski, qui a eu lieu dans le Colorado en janvier dernier, et qui lui a permis d’être sélectionné pour les Jeux paralympiques.
 

Très bonne ambiance au sein de l'équipe de France ! Crédit photo : @FFH.

Pour la rubrique « Sotchi, les Jeux les plus chers de l’histoire », Jean-Yves revient bien sûr avec son lot d’anecdotes : « Les cérémonies d’ouverture et de clôture étaient vraiment grandioses ! s’émerveille encore le skieur. Les organisateurs, les bénévoles, les supporters et le public ont été à nos côtés à chaque instant, et ont veillé à ce que tout soit parfait. Mais le plus mémorable de tout, c’est la ola que nous [l’équipe de France] avons lancée lors de notre entrée dans le stade, à la cérémonie de clôture. Une ola suivie pendant 10 minutes par 50 000 spectateurs dans un grondement impressionnant. Inoubliable ! » À cela s’ajoute le tête-à-tête surprise avec le président russe Vladimir Poutine, la chaleur du public russe et la bonne ambiance au sein de l’équipe de France… « Comme à chaque fois, j’ai été très fortement soutenu par mes collègues du CERN et ma hiérarchie, souligne Jean-Yves. C’est vraiment très encourageant de sentir que l’Organisation est derrière moi ! »


Si vous souhaitez en savoir plus sur la participation de Jean-Yves aux Jeux paralympiques, rendez-vous à la médiathèque Georges Sand de Saint-Genis-Pouilly, le 15 mai prochain à 20h30 ; l’association Plume et Bémol a invité le skieur pour une rencontre publique.

par Anaïs Schaeffer