Dernières nouvelles du LS1 : en pleine forme !

Après onze mois de travaux de maintenance et de consolidation méticuleux, les aimants de déflexion rapide du système d’extraction (Magnet Kicker Dump - MKD) du LHC et leurs générateurs d’impulsions ont retrouvé leur place dans l’accélérateur pour une nouvelle série de tests. Ces aimants, qui servent à absorber le faisceau, sont essentiels pour la sécurité de la machine.

 

Les générateurs d’impulsions des aimants de déflexion rapide du système d’extraction au point 6. On peut voir les câbles à haute tension qui relient les aimants (en rouge).

Les aimants de déflexion rapide (kickers) du Grand collisionneur de hadrons (LHC) sont peu banals. Contrairement à la plupart des autres aimants d’extraction de l’accélérateur, ils ne fonctionnent que brièvement et servent essentiellement à donner un « coup » rapide au faisceau pour le défléchir. En fait, comme ils ne disposent que de trois microsecondes pour agir, ils sont en permanence sous tension. « Pendant cet arrêt, nous avons retiré du tunnel tous les générateurs d’impulsions des kickers. Nous les avons ensuite démontés dans le bâtiment 867 pour les nettoyer, les vérifier et remplacer certaines pièces, explique Francesco Castronuovo, coordinateur LS1 pour la consolidation du système d’absorption de faisceau du LHC. Lors de la première période d’exploitation du LHC, nous avions remarqué que les générateurs présentaient certaines limites. Il était donc crucial de les consolider avant la deuxième période d’exploitation. L’une des mises à jour les plus importantes a été de remplacer les connexions haute tension des générateurs, pour qu’elles supportent un courant pouvant atteindre jusqu’à 20 kA et 30 kV ! »

Des travaux de maintenance et de consolidation sont effectués sur les générateurs d’impulsions dans le bâtiment 867.

Bien entendu, ces connexions haute tension influencent aussi la performance des aimants de déflexion rapide. Pendant l’arrêt, l’équipe de la section FPS du département Technologie a remplacé et réparé à l’intérieur des aimants les commutateurs haute tension à semi-conducteurs. Ainsi, quelque 4500 éléments ont été testés séparément. Ces commutateurs subissent actuellement des essais de matériel, tout comme la chaîne entière d’aimants de déflexion rapide. D’autres tests en cours visent à vérifier la forme et à mesurer le temps de chaque impulsion des aimants, afin que ces derniers soient bien synchronisés en vue d’agir sur les faisceaux du LHC. « Les aimants de déflexion rapide du LHC sont absolument uniques. Aucun autre aimant n'est capable de produire une telle impulsion aussi rapidement, ajoute Francesco. C’est ce qui les rend si spéciaux, mais également si délicats à gérer ! »

Maintenant que les générateurs ont été améliorés et ont réintégré le tunnel, deux équipes du groupe ABT du département Technologie ont démarré une série de tests de matériel pour vérifier comment ils fonctionnent en conditions réelles. Ces essais ont commencé à la fin de l’année dernière et dureront environ trois mois. Ensuite, une équipe du groupe Opérations prendra le relais pour vérifier la performance, la fiabilité et la répétabilité des aimants de déflexion rapide. Ces essais prendront encore six mois.
 

Pendant ce temps, ailleurs


Au LHC, les deux grandes campagnes de câblage R2E (Radiation to Electronics) aux points 5 et 7 se terminent dans les délais. Il ne reste qu'à tester les nouveaux câbles et connecteurs. Au secteur 8-1, des essais de pression ont eu lieu le 8 avril afin de qualifier les consolidations des interconnexions, des essais qui ont été très concluants.

Le programme SMACC (Superconducting Magnets and Circuits Consolidation) progresse. En début de semaine, l'installation des dernières diodes sur les quadripôles a été un grand succès. Les shunts sont en train d’être installés tout au long du LHC, et le wagon assurant le soudage de la ligne M vient d’atteindre son dernier secteur.

Des tests haute tension sont actuellement effectués sur le système d’alimentation du PS (Power for PS - POPS), tandis que la deuxième phase de tests sur le nouveau système d'accès du PS a eu lieu la semaine dernière. « On arrive au bout de la semaine de tests généraux du nouveau PSS du PS, explique Pierre Ninin, chef de projet pour le système de sûreté du complexe du PS. Tester les interfaces, les dépendances et le comportement de toutes les chaînes de sécurité a été très fructueux. Le résultat est très positif et aucun problème critique n’a été trouvé. » Le système entier sera validé lors des tests « DSO ».

Entre temps, au Booster du PS, l’équipe du groupe EPC du département Technologie est en train de tester les convertisseurs de courant, tandis qu’au SPS tout progresse comme prévu.

 

par Katarina Anthony