Dernières nouvelles du LS1 : la vie n’est pas de tout repos pour l’équipe chargée des opérations

Occupée tour à tour à redémarrer l’accélérateur ou à envoyer des faisceaux aux expériences de la zone Nord, l’équipe chargée des opérations pour le SPS a travaillé d’arrache-pied ce mois-ci pour préparer le redémarrage de la machine. Et il ne s’agit pas simplement d’appuyer sur un interrupteur ; ce travail s’apparente davantage à ce qu’on fait quand on remplit une grille de mots croisés particulièrement ardue…

 

Loin d’être une opération classique, le redémarrage du SPS ressemblait plutôt à la mise en service d’un nouvel accélérateur. Entre les campagnes de recâblage en surface et dans les souterrains et le remplacement et l’alignement d’aimants à la dernière minute, le SPS a reçu beaucoup d’éléments nouveaux. « Procéder à la mise en service d’une machine de A à Z, c’est un peu comme se trouver face à une grille de mots croisés vide, explique Karel Cornelis, responsables des opérations pour le SPS. Au début, vous n’avez pas grand-chose sur quoi vous appuyer. Il se peut que vous ayez une réponse (ou plutôt une mesure) mais vous ne pouvez pas être sûr qu'elle est correcte. Ensuite, au fur et à mesure que votre grille se remplit, vous pouvez commencer à vous fier aux réponses précédentes. Les réponses que nous avons nous viennent des équipements, de l’instrumentation et des systèmes de contrôle. Pour avancer, nous devons être convaincus que les résultats sont corrects et que nous pouvons nous y fier. »

Mais que faire quand tous les équipements qui vous sont familiers ont été remplacés ? « En général, quand nous redémarrons une machine, nous pouvons utiliser comme référence une pièce qui n'a pas subi de modification, continue Karel. Mais dans le cas du SPS, presque tout avait été changé, et nous avons donc dû commencer à zéro. » Les résultats erronés sont-ils causés par le faisceau ? Par le logiciel ? Par les aimants ? Trouver la réponse à cette question est un exercice délicat.

L’une des principales rénovations portant à conséquences pour cet exercice a été l’ajout de nouveaux générateurs de fonctions. Ces générateurs, qui commandent les fonctions des équipements d’impulsion du SPS (aimants, cavités RF), sont des outils essentiels pour le fonctionnement de la machine au sein du complexe d’accélérateurs. Ils ont de nombreux avantages et permettent entre autres de mettre le SPS en « mode croisière », pour garder une énergie constante. Ils disposent aussi d'un mode « économique » : les aimants cessent de fonctionner par impulsions quand il n’y a pas de faisceau, ce qui économise de l’énergie (et de l'argent !). Les nouvelles lignes de faisceau de la zone Nord se sont elles aussi révélées compliquées à calibrer. Les travaux s’étant terminés il y a à peine deux semaines, il y avait peu de temps pour la mise en service des lignes avec faisceau.

« Les principaux problèmes auxquels nous avons été confrontés pendant l’ensemble de la mise en service ont été les erreurs d'installation : des câbles inversés ou manquants, des erreurs de signes dans le logiciel, etc. », explique Karel. Ce sont des erreurs humaines, et la solution est elle aussi humaine : vérifier, revérifier et vérifier encore !

Pendant ce temps, ailleurs …

Bonne nouvelle ! Le refroidissement du dernier secteur (3-4) a commencé le mardi 14 octobre. Pendant ce temps, celui du secteur 8-1 s’est achevé ; des tests d’assurance qualité électrique ont à présent lieu dans ce secteur et des essais de mise sous tension y sont prévus dans deux semaines. Dans le secteur 5-6 ont lieu des tests CSCM, tandis que des essais de mise sous tension se déroulent dans le secteur 6-7.

Où en est-on maintenant ? Deux secteurs de la machine ont atteint les conditions d’exploitation cryogéniques finales.

 

par Katarina Anthony